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Afrobeats : quand l’Afrique conquiert le monde à travers la musique

Homme écoutant de la musique

La saison estivale approche à grands pas, la toile et les plages vont pulluler de ces “summer body” façonnés dans les coulisses d’une gym. Prendre des bains de soleil, se prélasser au bord de la piscine, arpenter tous les festivals et siroter les mélanges les plus improbables seront à n’en pas douter la marche à suivre pour les fêtards. En plus de tout ça, l’été rime aussi avec de la bonne musique – on parle de celle qui peut embraser l’atmosphère et te faire bouger comme jamais – ; et s’il y a une sonorité qui est réputée pour mettre une ambiance de folie partout où elle est passe, c’est bien l’Afrobeats.

L’Afrobeats, appelé aussi afro-pop ou afro-fusion, est une musique pop contemporaine qui vient tout droit de l’Ouest de l’Afrique. Développée dans les années 2000 sur ce continent, l’Afrobeats est une fusion des sons provenant du Nigeria et du Ghana. Quand on s’intéresse de plus près à ce genre musical, le nom de Fela Kuti apparaît comme le pionnier de l’Afrobeat – un mélange de Jazz, de Soul, de Funk et de musique traditionnelle africaine -, qui va accoucher des années plus tard de l’Afrobeats (Veillez à ne pas confondre les deux). Bien que présente sur la scène musicale locale depuis des décennies, ce n’est que dans les années 2010 que cette tendance va s’exporter hors du continent de manière fulgurante.

Après l’engouement qu’il y a eu autour de la musique africaine lors de la coupe du monde de 2010, certains artistes célèbres comme Akon ont profité du momentum pour faire un maximum de promotion pour l’Afrobeats. En signant le talentueux Wizkid et le groupe P-Square sur son label Konvict Muzic, il a lancé un mouvement qui allait tout exploser sur son passage. Avec les tubes “Personnally” (P-Square) et “Johnny (Yemi Alade), l’Afrobeats a vu grandir sa popularité ; 2014 a été une année charnière. Avec l’aide de la diaspora londonienne et d’autres artistes africains de renoms comme Davido et Burna Boy, cette musique est devenue incontournable et truste aujourd’hui le sommet des charts.

On parle des artistes qui ont contribué au succès de l’Afrobeats, mais l’influence des réseaux sociaux est tout aussi importante dans la propagation de ce mouvement, notamment Tik-Tok. Ces dernières années, il y a eu de nombreux hits Afrobeats qui ont fait bouger la planète entière, et beaucoup d’entre eux se sont transformés en véritables hymnes à l’aide d’Internet. On pense à “Ye” et “Last last” (Burna Boy), ” Soundgasm” et “Calm down” (Rema), “Touch it” (Kidi), “Nesesari” et “Cough” (Kizz Daniel), “If” et “Fall” de Davido, “Emiliana” et “Love nwantiti” de Ckay, “Peru” et “Bandana” (Fireboy DML), “Sip my alcohol” (Joeboy), “Rush” de Ayra Starr, “People” (Libianca) et tant d’autres, sans oublier la tendance Amapiano.

De par sa notoriété, cette musique est devenue un mouvement très populaire. Ce terme est utilisé parce que les contours de l’Afrobeats ne sont pas clairement définis. Elle englobe tous les genres musicaux qui viennent de l’Afro comme le Hip-Hop, le Blues et le R&B. Quant aux sujets abordés, ils sont variés. En écoutant un morceau Afrobeats, on peut entendre l’artiste mettre l’argent, la drogue, l’alcool et les belles filles en avant, tout comme il peut parler des problèmes de la vie courante comme la trahison et la dépression. Mais peu importe le sujet, l’instrumental est toujours un appel au déhanchement. Quand il faut danser et festoyer, on n’est jamais déçu.

Le succès de l’Afrobeats est maintenant unanime, cela se voit aux trophées que les artistes africains et africaines remportent partout dans le monde, et aussi à travers les légendes de la musique moderne qu’ils arrivent à avoir en featuring. Entre Drake, Beyoncé et Kanye West, avouez que nous avons affaire avec la crème de la crème. De plus, l’Afrobeats se renouvelle sans cesse en intégrant de nouveaux styles dans ses morceaux. Et avec les jeunes talents qui montent, la suite s’annonce tout aussi palpitante. À commencer par Tems et Ayra Starr, en passant par Libianca, Ruger et Black Sherif, pour finir sur Oxlade et Kidi, l’avenir s’annonce radieux.

Et encore, il y a d’autres artistes qui ne sont pas mentionnés. Tout comme il y a des tubes planétaires Afrobeats qu’on n’a pas cité. En à peine une vingtaine d’années, cette tendance à su se tailler une place de choix dans l’industrie musicale mondiale, et on sent qu’on en est qu’au début. On peut aller plus loin en disant que c’est la culture africaine qui conquiert actuellement le monde, car en plus de la musique, comment ne pas parler de la mode et du cinéma ? Quant aux mélomanes qui n’ont pas des morceaux Afrobeats dans leurs playlists – même si c’est peu probable -, faites rapidement une mise à jour. Sans cette musique aussi festive que gaie, votre été ne sera pas le même.

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