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À la rencontre de Kabysh et de son futur EP : “Syèl Kase”

Kabysh

Entre musique, poésie, théâtre et écriture, Kabysh cherche à tout prix à embrasser le titre d’un artiste tout aussi complet que complexe. Collaborateur, interprète, compositeur, entre autres… Le jeune homme de 27 ans joue de son ambition à toujours aller plus loin avec son art. L’artiste, surnommé depuis son enfance « Kabich », en raison du fameux pain haïtien nommé comme tel et sa corpulence, partage avec nous quelques fragments de son parcours et de sa vie.

BM : Pour nous qui ne sommes pas familier, qui est Kabysh ?

Je m’appelle Kerven Lebrun, je suis né à Port-au-Prince le 6 octobre 1995. Mon nom d’artiste est Kabysh. Je suis membre d’un cercle littéraire et politique dénommé KONBIT’ay avec lequel j’ai eu la possibilité de faire mes premiers pas dans différents domaines artistiques, notamment dans le théâtre et l’écriture. Nous comptons parmi nos activités qui ont déjà été réalisées : Samba, Relais & Gravité. Mes activités artistiques et ma passion tournent principalement autour de la musique, avec un intérêt particulier sur la tendance Rasin, une fusion de la musique traditionnelle haïtienne/tainos.

BM : Quand Kabysh a-t-il débuté avec la musique et la poésie ?

J’ai commencé à m’intéresser à ces disciplines artistiques en 2011 quand j’étais encore à l’école classique. J’ai participé cette année-là à un concours de jeunes talents à l’Institution Saint-Louis de Gonzague et aussi à la famille Saint-Louisienne.

BM : Citez-nous quelques réalisations de Kabysh…

Entre interprétations et collaborations, je peux citer :

  • « Chantal » avec Ti Lakòl en 2016.
  • Une invitation sur l’album « Rasanbleman/Red Moon » de Paul Beaubrun sur lequel j’ai collaboré sur le morceau « Legba Blues » en 2019.
  • Une participation dans un LIVE pendant la pandémie, organisé avec le collectif Reggae Mapou avec plusieurs artistes haïtiens dans lequel j’ai repris la chanson de Bob Marley « One Drop ».
  • Plusieurs collaborations entre 2019 et 2021 avec un DJ et producteur capois connu sous le nom de Manito Nation à l’origine de plusieurs vidéos-clips telles que : « Rasanble » que j’ai interprété avec Joël Akoustik, « Na va wè yo » avec Paul Beaubrun, Gwolobo & Kolo.
  • Des reprises de plusieurs chansons qui ont impacté mon univers musical comme les morceaux « Ganga » et « Ayizan » des groupes légendaires Boukman Eksperyans et Mizik Mizik, toutes deux vidéoclips.
  • Une interprétation que j’ai faite de Nago, ainsi que « Soveyo » avec Kolo.
  • Un cover de « Ede m Chante » par Boukan Ginen avec Manito Nation en 2022.
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Chaque projet, j’y mets du cœur, je suis également très fier du projet Gwolobotour dans lequel Paul Beaubrun, Kolo, Manito Nation, Ti Tanbou et moi performons dans différentes localités du pays en faisant la promotion du RaraTech. En outre, l’album Rasanbleman de Paul Beaubrun, m’avoir choisi pour participer à ce projet fût une grande fierté pour moi.

BM : Kabysh, que représente pour vous cet art que vous partagez depuis vos débuts ?

Pour moi, la musique, la poésie, l’art en général sont un tremplin d’expression pour faire sentir des émotions. L’art permet de créer des réalités, d’interpréter tout ce qui nous entoure à notre façon, d’interpréter notre vie ou la vie à notre façon et partager tout ça. On ne possède pas l’art, il nous possède. On mourra et il restera. C’est pour ça qu’il faut bien l’utiliser et être en harmonie avec cet art qui nous habite.

BM : En dehors de la musique et de la poésie, Kabysh a-t-il d’autres passe-temps et passions ?

En dehors de la musique et la poésie, je fais aussi du théâtre, j’ai participé à des pièces de théâtre en tant que comédien mais aussi en tant que metteur en scène. Dans le festival Rasin réalisé cette année au Cap-Haïtien, j’ai mis en scène une pièce appelée « Woje Milan Dyè » extrait du roman d’Emmanuella Derissaint « Au sommet de la plaine ». Elle a été lauréate du prix Amaranthe de C3 Editions. Entre autres, je suis un passionné de cuisine et de cinéma.

Kabysh

BM : Comment Kabysh nous décrirait-il carrière ?

Pour moi, ça a toujours été la patience avant tout. Parce que la musique de mon point de vue doit être liée à un travail de recherche, jusqu’à présent je cherche à apprendre pour mieux sentir ce que je chante. Haïti regorge de beaucoup de mystères et d’histoires à raconter. C’est ma mission de parler de mon pays dans toutes ses dimensions.

BM : Qu’en est-il des futurs projets de Kabysh ?

En ce moment, je travaille sur mon premier extended-play qui sortira bientôt. Et aussi j’irai au Canada pour les vacances d’été et peut-être je performerai en tournée avec Wesli. Pour mon premier extended-play, je veux parler de l’imaginaire haïtien. L’EP est baptisé “SYÈL KASE”, il comportera 5 titres et sortira bientôt. C’est un projet qui mêle le folklore haitien à l’imagination. Chaque titre, à mon humble avis, représente un voyage dans un univers, mon univers.

Nous vous invitons à écouter le titre “SAJ” de l’artiste qui annonce son EP :

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