ÄSHH : l’émotion à fleur de mots

ÄSHH : l’émotion à fleur de mots

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Dans le paysage musical haïtien, émergent parfois des voix singulières qui choisissent de ne pas suivre le courant, mais de tracer leur propre chemin. ÄSHH, de son vrai nom Deb Ashley Nerestil, fait partie de ces artistes rares. Né à Port-au-Prince, ce jeune musicien mêle rap, chant et narration émotionnelle dans une esthétique sonore aussi personnelle que profonde.

« J’ai commencé par le slam, vers mes 15-16 ans », tels sont les premiers mots du jeune artiste lors de son entrevue avec la Rédaction de Bèlide Magazine. Une passion précoce pour la langue et l’écriture, nourrie par l’écoute d’artistes à texte comme Youssoupha, Kery James ou Lefa. À 20 ans, il passe du verbe au beat et sort son tout premier texte de rap, rapidement suivi par un premier EP. Depuis, il ne cesse d’expérimenter, avec pour fil rouge une quête de vérité artistique et une volonté d’explorer les émotions humaines.

@ashhofisyel

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♬ son original – ÄSHH

Derrière l’élégance des mots, ÄSHH cache aussi les réalités d’un parcours indépendant. « Le plus dur, c’est le manque de moyens », confie-t-il. Un défi auquel font face de nombreux artistes underground haïtiens, tiraillés entre une vision ambitieuse et des ressources limitées. Mais cette contrainte ne freine pas sa créativité. Au contraire, elle alimente son envie de faire différemment, de proposer autre chose.

Une discographie sincère et évolutive

Avec trois EPs à son actif – “NVLL PL” (2020), “VRAIMENT FLOU.” (2023), et “digo” (2024) – ÄSHH explore des univers musicaux aussi riches que variés. Du rap introspectif aux sonorités afro entièrement chantées, il refuse de se laisser enfermer dans un style unique. « Mon parcours, je le résumerais par l’évolution constante », affirme-t-il.

C’est sans doute “VRAIMENT FLOU.” qui marque un tournant dans sa carrière, un projet qu’il considère comme le plus fidèle à ce qu’il est : un équilibre délicat entre texte, émotion et musicalité.

Pour ÄSHH, la musique dépasse l’art. Elle devient nécessité. « Sans musique, je me sens incomplet », dit-il. Elle accompagne ses doutes comme ses silences, et lui sert de pont vers le monde. Cette même sensibilité s’exprime aussi à travers d’autres formes artistiques : la photographie, le design et la vidéo, qu’il explore avec une curiosité constante.

“DEMON”, une plongée dans l’âme

Son dernier titre, “DEMON”, produit par OG Marcus, plonge dans les méandres de l’âme d’un jeune tiraillé entre ses rêves et la réalité. Avec une mélodie sombre et une forte charge émotionnelle, ÄSHH y évoque la lutte intérieure, les sourires masquant la douleur, et l’espoir de tenir debout malgré tout. Le visualizer, réalisé par lui-même, est à découvrir sur YouTube.

ÄSHH ne court pas après les tendances. Il cherche le vrai. Son public idéal ? « Ceux qui aiment se sentir compris à travers la musique. » Il refuse de faire de la musique pour plaire à tout prix, préférant toucher un cercle restreint mais sincère. Et même s’il admet n’être pas encore totalement satisfait, il est certain d’une chose : « Je ne fais que commencer ».

Un avenir chargé, mais libre

L’année 2025 s’annonce déjà riche : un projet commun avec Rood Carter, produit par Otantik Beat et Charly Moy, est en préparation. Des singles sortiront également tout au long de l’année, car ÄSHH souhaite rester présent sans se forcer à rentrer dans les formats traditionnels d’albums ou d’EPs.

ÄSHH, c’est un souffle nouveau dans la musique haïtienne : sensible, audacieux, et farouchement fidèle à lui-même. Chez Bèlide Magazine, on garde un œil attentif sur son parcours — et surtout, on tend l’oreille.


Visionnez la troisième sortie de notre émission “À QUI LA CRÉATION ?”

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Oggi Regis

Fondateur & PDG de Bèlide Magazine | Brand Designer

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