
La Fête de la Musique : quand le monde joue à l’unisson

Chaque 21 juin, les rues se transforment en scènes, les voix s’élèvent, les corps dansent, et la musique devient un lien universel. La Fête de la Musique, née en France en 1982, est aujourd’hui célébrée sur tous les continents. De Paris à Port-au-Prince, de Montréal à Bamako, elle incarne l’un des rares événements culturels mondiaux qui dépasse les frontières, les langues et les idéologies.
Pensée par Jack Lang, alors ministre de la Culture, et le musicologue Maurice Fleuret, cette fête avait une ambition simple mais révolutionnaire : permettre à tout le monde musicien·ne professionnel·le ou amateur·e de jouer gratuitement dans l’espace public. Le 21 juin, jour du solstice d’été, devient alors synonyme de liberté artistique, de convivialité, de création partagée.
Une célébration mondiale, des couleurs locales
En Europe, la Fête de la Musique est profondément ancrée. À Paris, les quais de Seine accueillent des orchestres classiques, des DJ, des fanfares et des slameurs. À Berlin, la techno côtoie les guitares acoustiques dans une atmosphère résolument libre. En Italie, des opéras de rue rencontrent des choeurs populaires, offrant à tou·tes une expérience musicale éclectique.
En Amérique, l’esprit communautaire est au rendez-vous. À Montréal, musiciens, poètes et artistes visuels se rassemblent dans le Vieux-Port ou le quartier des spectacles. Aux États-Unis, plusieurs villes comme Chicago ou New York organisent des festivals spontanés. À Rio, au Brésil, la samba résonne jusqu’au lever du soleil.
Dans les Caraïbes et particulièrement en Haïti, la Fête de la Musique prend une signification profonde. À Port-au-Prince, à Jacmel ou aux Cayes, les artistes de rara, de musique racine, de kompa ou de gospel occupent les rues et les radios. C’est une journée où l’on célèbre non seulement la musique, mais aussi la résilience d’un peuple et sa richesse culturelle. Malgré les crises, les musiques haïtiennes persistent, innovent, et parlent au monde.
Plus qu’une fête, un message universel
Au-delà de l’aspect festif, la Fête de la Musique rappelle que la culture appartient à tout le monde. Elle redonne vie aux quartiers oubliés, elle rassemble les générations, elle amplifie les voix marginalisées. En Afrique, des concerts sont organisés dans des écoles rurales, dans les hôpitaux ou les prisons. En Asie, des performances en ligne permettent aux diasporas de rester connectées à leurs racines musicales.
C’est une fête sans hiérarchie, sans billet d’entrée, sans compétition. Une fête qui dit : la musique est un droit fondamental, un outil de paix, un miroir de la société. Une fête où l’art est don, et où l’humanité se reconnaît.
Alors ce 21 juin, où que vous soyez, prenez un instrument, sortez vos enceintes, laissez parler votre voix. Car la musique n’a pas besoin de permission pour exister. Elle n’attend que vous.
Faites de la musique. Partout. Pour tous. Pour toujours.
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