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“Yon dènye fwa”

Yon-denye-fwa-Durkheim
Mande m si m renmen l, m ap di w wi, san m pa ezite. Men èske l te konnen ? Èske l te rann li kont nan ki pwen l konte pou mwen ? Repons sa flou nan lespri m. Petèt, men se pa mwen k te di l sa. M te toujou panse eksprime m se feblès. Se yon moun konsa m ye, jiskaske l vin twò ta. Sèl sa m anvi kounya, se wè l yon DÈNYE FWA…pou m dechaje kè m.

Des êtres chers, nous en avons tous. Qu’ils soient encore proches de nous, ou l’aient été à une période de notre existence, ces gens-là illuminent nos jours et à défaut, ils nous offrent des souvenirs sans lesquels notre vie n’aurait aucune couleur.

Combien d’entre nous n’avons jamais pu dire à nos parents comment nous les aimons ? Oui, il y a les fêtes des mères et des pères où certains en profitent pour grappiller quelques onces d’amour à leur esprit timide et les utilisent pour griffonner quelques mots sur une carte, ou leur délivrer un cadeau, espérant que cela suffira à leur faire découvrir l’ampleur de leur amour. Mais d’autres se terrent dans le credo “M a gentan fè sa. M a gentan di l sa”.

Combien d’autres n’ont jamais pu s’exprimer à cœur ouvert quand il s’agit de l’être aimé ? “Li ta dwe konprann deja pou sa m fè pou li. M pa jan de moun k ap di je t’aime, men m montre l sa”. Et quand vient l’heure du départ, on n’a que nos larmes pour pleurer. Et c’est là que la grande question revient sur le tapis : “Cette personne savait-elle combien je l’aimais ?” Et la spirale infernale débute. On a juste besoin d’une dernière rencontre. “Jis yon dènye fwa pou m di l tout sa m pa t gen tan di l”.

Comme à son habitude, Durkheim nous plonge dans son monde. Décrivant avec la justesse qui lui est propre le désarroi qui nous ronge dans de telles situations. Pourquoi la nature ne nous gratifierait pas d’une dernière rencontre avec cet être ?

“Yon dènye fwa mwen vle wè w ankò”

Si les mots de l’artiste nous transpercent déjà par la profondeur des sentiments qu’ils expriment, la vidéo officielle est encore plus poignante, comme un cri de cœur sorti de nulle part. Alcool en main pour noyer son chagrin, seul et perdu avec ses pensées noires, le visage défiguré par la tristesse croissante qui le tue à petit feu, Durkheim plante le décor même de l’âme rongé par les regrets.

“M swete perte sa ap aprann mwen jere lòt moun ki nan antouraj mwen”

Pour lui, la leçon a bien été assimilée. Cette descente aux enfers qu’il expérimente à cause de ses non-dits ne se répètera plus avec ceux qui sont encore dans sa vie. Il se comportera autrement avec eux. Du moins, il l’espère. Et pour vous ? Ce son a-t-il eu le même effet ?

Petit conseil. Ces “je t’aime” coincés quelques part entre votre cœur et vos lèvres, libérez-les. Cela ne peut vous faire que du bien.

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