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Le réchauffement climatique frappe sérieusement à nos portes

© AkuAku, Adobe Stock

À chaque nouvelle année, les préoccupations liées au réchauffement climatique prennent de plus en plus de place dans les débats publics. Le constat est implacable, notre jolie planète bleue se meurt, et ceci à cause des actions destructrices que les humains ont posées et continuent de poser. Les termes utilisés sont parlants, mais ils ne suffisent peut-être pas à démontrer l’urgence de la situation.

Pollution, relâchement des gaz à effet de serre, destruction de la biodiversité, surexploitation des ressources naturelles…, tous sont des causes de la dégradation continue de la planète. Ces activités humaines ont transformé le climat de manière si violente que cela a causé une augmentation générale des températures moyennes. En d’autres termes, l’équilibre météorologique n’est plus respecté et le climat devient de plus en plus imprévisible.

En Europe, il y a ce qu’on pourrait appeler un litige générationnel. D’un côté il y a les jeunes militants écologiques – menés par les discours de Gretha Thunberg – qui s’engagent activement dans la lutte contre le réchauffement climatique parce que si cette surexploitation des ressources continue, leur avenir sur terre sera compromise, en tout cas si elle ne l’est pas déjà. Cette génération se dit menacée par les agissements des plus âgés qui, de par leur mode de vie, font partie du problème à combattre. De l’autre côté, les générations précédentes qui sont accusées d’avoir bousillé la biodiversité, tiennent un discours individualiste en stipulant que chaque génération comporte des gens qui soutiennent la cause écologique, mais aussi des personnes qui vivent comme bon leur semble, sans prêter attention à ces questions futuristes.

Les différents scénarios d'émissions de gaz à effet de serre selon le Giec : rester sous 2 °C de réchauffement nécessite une diminution drastique des émissions dès aujourd'hui. © Giec 2023
Les différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre selon le Giec : rester sous 2 °C de réchauffement nécessite une diminution drastique des émissions dès aujourd’hui. © Giec 2023

Une hypocrisie à peine voilée

La tribune publique est certes accaparée par ces échanges entre militants écologiques et groupes conservateurs, mais cela ne nous fera pas oublier l’hypocrisie dont les gouvernements font preuve face au réchauffement climatique. Cela devient une routine malsaine : à peine ont-ils fini de pondre un discours sur la nécessité d’agir autrement afin de préserver la planète, qu’ils montent dans leurs jets privés pour aller participer à des sommets, alors qu’il est prouvé que ce moyen de transport est l’un des plus polluant qui existe. Entre parler et agir, il y a tout un monde de différence, et c’est notre maison commune qui en pâtit.

En haut, le pourcentage d'espèces menacées d'extinction dans le monde en fonction des scénarios. Dessous, en b, le nombre de jours par an dans le monde où les conditions d'humidité-température ne seront pas tenables pour l'être humain. Enfin, en c, les modifications sur la production de nourriture : la production de maïs (en c1), et les modifications de la disponibilité des poissons (en c2). Giec 2023
En haut, le pourcentage d’espèces menacées d’extinction dans le monde en fonction des scénarios. Dessous, en b, le nombre de jours par an dans le monde où les conditions d’humidité-température ne seront pas tenables pour l’être humain. Enfin, en c, les modifications sur la production de nourriture : la production de maïs (en c1), et les modifications de la disponibilité des poissons (en c2). Giec 2023

La question climatique en Haïti

Il y en a qui disent que le rapport qu’entretient un peuple avec son environnement naturel est conditionné par des dispositions culturelles, dans le cas d’Haïti c’est un point de vue qui se tient. De mémoire, qui se souvient de la dernière fois où un candidat à la présidence (ou d’autres postes) a abordé le réchauffement climatique dans sa campagne ? Et pourtant, en étant une presqu’île, notre pays est très exposé aux aléas climatiques. Ce débat devrait nous concerner d’autant plus qu’actuellement nous subissons de plein fouet les conséquences de ce fléau. Nous ne sommes qu’en plein mois de mai mais la chaleur est déjà insupportable, sans parler de la sécheresse qui ravage le Sud du pays.

Quand nous serons en été, rien ne dit que nous ne serons pas obligés de circuler avec un bloc de glace installé sur notre tête. Là sont les caractéristiques du dérèglement climatique, nous ne savons pas à quoi nous attendre. Peut-être qu’il y aura beaucoup de pluie dans les mois qui viennent, ou au contraire la sécheresse atteindra des proportions encore plus catastrophiques. En attendant, les instances concernées restent murées dans leur silence, la population continue à abattre les arbres comme bon lui semble, les rues sont de plus en plus sales et personne ne semble remarquer l’imminence du danger.

Dans ces conditions de silence collective, nous n’avons d’autres choix que de prôner une conscience individuelle. Veillez à ne pas gaspiller les ressources – surtout l’eau -, évitez de polluer les rues avec les déchets et surtout informez-vous pour avoir une idée des comportements à adopter. Enfin, pour imiter une pub bien connue de nos ondes radios, disons que “rechofman klimatik pa yon fatalite, se pare pou n pare n”.

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