Société

La fièvre des commentaires

Commentaires
Là où certains voient telle une simple section le rayon commentaire via une publication sur les réseaux sociaux, qu’à cela ne devienne même une routine : pour beaucoup d’autres, « les commentaires » sont devenus plus qu’une simple formalité. C’est la source même de la publication, son essence, voire le lieu qui importe le plus.

Si littéralement « commenter » renvoie à l’action d’expliquer un texte, une œuvre soit en l’éclairant de remarques, de critiques et autres jugements en vue de parfaire ces derniers ou de les améliorer, cependant à travers les canaux de diffusion sociaux (Instagram, Twitter, Facebook…) bon nombre d’internautes s’écartent gravement de la normale. Sous une publication, de n’importe quelle envergure que soit cette dernière, il y a grandement moyen d’en faire un salon de thé. En déroulant la liste de tous ces avis donnés il est quasi possible de lister toutes sortes de réactions.

D’un côté, il y a les sensés qui pèsent prudemment le pour et le contre tout en ayant le soin de gratifier quand même d’un mot doux la publication en question, ou d’un « merci ». Et de l’autre, on retrouve bien entendu ceux qui se croient à même capables de se mesurer au bon vieux Hercule. Ceux-là ne mesurent aucunement leurs mots, attention aux âmes sensibles. Ils ricanent, injurient et vont même jusqu’à attaquer la personnalité propre de l’auteur de ladite publication.

Combien de fois n’avons nous-mêmes pas lu un « bon sa sa met sou li la », « machè vouzan pou ou », « tu n’es qu’un imbécile de toute façon », « moi je ne mange pas de porc et personne ne devrait en manger, tu es impur »… et on en passe, sous une publication. Parce qu’il y a la liberté de commenter, et donc beaucoup s’en lancent à cœur joie.

Pourtant, avec cette liberté, nul besoin d’avoir lu Descartes ou Blaise Pascal pour observer que cette dernière peut s’avérer dangereuse et mettre plusieurs personnes dans leurs petits souliers sous leur propre publication. Nous parlons là de ceux qui se veulent chef de file, qui se croient parfaits et aptes à dicter leurs propres règles à des personnes qui, peut-être, ils ne croiseront jamais. Ceux-là jugent haut et fort et sur tout : « ce que tu portes ne te va pas », « ton chignon est mal fait », « nèg sa pa sanble w pitit », « ou poste nèg la pinga yo pran l nan men w », « gade gwosè fontenn tifi a », « désolée mais smash sur ta tenue ».

Enfin, toute une ribambelle de gens qui sèment l’impolitesse voire même de la méchanceté gratuitement. Et quand d’autres essaient de les rappeler à l’ordre, ils crient « liberté d’expression » tel un bouclier pour pallier leurs mauvaises manières sur mesure. Cette histoire de commenter à tout bout de champ presque tout ce que l’on voit, est présentement devenue une habitude quoique divertissante quelquefois, mais ennuyante quand ce sont des mauvaises graines qui s’y mettent.

Sans oublier bien sûr qu’au travers des « commentaires », toutes sortes d’émotions se dégagent : la colère, la frustration et la joie. Si fort souvent il n’est pas mauvais de commenter, à titre d’observation, quelques-uns cependant devraient s’en abstenir. D’ailleurs plusieurs personnes désactivent ce dit rayon sous leurs publications, vu que des internautes n’ont aucune limite. À croire que certains croient que leurs avis s’avèrent indispensables, cependant…

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