FESTI MODE

FESTI MODE AU TAMBOUR HAÏTI : lorsque le tambour résonne à l’aube, annonçant la grande célébration

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Il arrive parfois, dans l’effervescence d’Haïti, que la modernité rencontre le traditionnel, que la scène se transforme à nouveau en sanctuaire, que le rythme du tambour stimule la mémoire physique et l’envie de l’avenir. Dans cette lueur vacillante, le spectacle Festi Mode au Tambour Haïti a eu lieu le 3 août dernier, un avant-goût animé de la grande fête prévue du 31 octobre au 2 novembre 2025 prochain.

La promesse du spectacle : une introduction aux nuances de l’éveil

Sous le ciel lourd d’août, Cap-Haitien se met en place pour les célébrations. Le Complexe Culturel des Retrouvailles vibre déjà au rythme de la musique promise par la soirée. Sur les parois, les ombres valsent, parcourues de brins dorés et de feuillages symphoniques, pendant qu’une foule patiente, installée sur les chaises rouges des retrouvailles, attend que le miracle se produise.

Ce soir-là, la salle ne se limite pas à être un théâtre : elle devient un passage, une zone où l’expérience du spectacle s’accompagne d’une attente. Pour sa quatrième édition, car Festi Mode ne se contente pas de proposer un moment artistique : il ancre son chant comme introduction – délicate mais forte – au festival d’envergure prévu pour l’automne, du 31 octobre au 2 novembre 2025. Tout ici porte une invitation : venir, vibrer, s’unir, puis revenir pour renaître. Le spectacle commence, de manière plus symbolique que physique. L’aventure débute.

Le tambour enchanté : quand les pulsations terrestres rencontrent les battements de cœur

On porte d’abord notre regard sur celui dont les bras s’étendent en croix ouverte. Revêtu d’une toge blanche et drap rouge, le visage ciselé de traits blancs incarne la voix et la force du mouvement. Cet artiste incarne en lui la puissance du voyageur, du poète et du prêtre. Il tient dans sa main un bâton, symbole cérémoniel, outil d’invocation pour les esprits des mondes. Le tambour ne suit pas un rythme simple. Il modèle, il sculpte, s’enfonçant dans l’obscurité profonde du territoire, résonnant tel un battement primordial. À chaque résonance, l’ensemble de la salle, du plus jeune bambin à la doyenne vêtue de soie, ressent sous sa peau l’écho de la logique mythique. Les murs s’effacent : voici les terres sacrées, les vastes étendues d’errance, le tumulte des ancêtres. La première vision est électrisante, mais elle représente surtout une promesse : celle que Le prochain festival, à son tour, parviendra à susciter les énergies, les souvenirs et les atouts vivants de la culture ; allumer la flamme là où l’obscurité aurait pu menacer.

La danse, un langage sacré du corps

On dirait que la prière prend forme : les corps se meuvent, embellissent l’espace, scellent silencieusement des accords d’alliance. L’artiste, en peignant des motifs blancs sur sa peau dénudée, dévoile la complexité de ses liens de parenté à travers son corps. Ici, le dos devient une page ; la lumière projette ses éclats, la sueur inscrit d’autres types de mémoire, et l’audience retient son souffle.

Chaque geste, minutieusement orchestré ou laissé à la frénésie du moment, exprime ce que les mots ne peuvent contenir. Les jambes dessinent des arcs, font appel à la force Tellurique ; les bras tranchent l’air, évoquent la flexibilité de l’arbre, le chant de la rivière. Le silence qui sépare deux coups de tambour est tout aussi riche que la note elle-même. Cette danse, mêlant révolte et don, entraîne les spectateurs dans un tourbillon d’émotion pure ; c’est également eux qui dansent, à travers les fils de leurs yeux. De cette union, une conviction émerge : le prochain festival, loin de se limiter à une série d’événements, mettra en avant la force de la création collaborative, transcendant le divertissement pour toucher au sacré du peuple.

Chanter, hurler, renaître : la voix sous toutes ses formes

La voix s’élève – vulnérable, intense, rugueuse ou limpide –, et c’est toute la théâtralité de l’île qui refait surface. Parfois entrelacée de poésie murmurée, parfois criée dans la tempête des tambours, les mots se transforment en souffle, la mélodie en une arme subtile contre l’oubli. Les mélodies s’élèvent, oscillant entre refrains passés et impulsions actuelles. On raconte des histoires, on ressent de l’émotion, on partage. Les spectateurs, apaisés, se transforment en explorateurs de la voix : chaque ligne, chaque hurlement, chaque gémissement devient une marche vers l’inconnu, vers cette nuit de novembre où, sous le faisceau lumineux du festival, d’autres poètes, d’autres voix et d’autres tempos se rejoindront.

On comprend donc que le spectacle de ce soir n’est pas qu’une simple introduction, mais le véritable avant-goût du grand opéra à venir : Festi Mode, festival des possibles, laboratoire de l’âme haïtienne.

L’expérience immersive : une synergie collective

Festi Mode ne se limite pas à montrer, c’est un moment d’immersion. Il aspire, il entoure, il rassemble. Les limites s’estompent : ce qui était public se transforme en chœur ; ce qui semblait destiné aux artistes s’étend en don collectif. On ne se contente pas de regarder Festi Mode : on y vit, on le parcourt, et l’on en ressort transformé. Cette magie collective, rare et précieuse, atteint son apogée dans le regard. L’œil de l’observateur, initialement extérieur, devient complice : il tremble, s’inquiète, applaudit, se calme, rit, est ému. Les enfants, installés en première rangée, susurrent des hymnes de surprise. Les adultes, le temps d’une soirée, retrouvent une parcelle de leur enfance et de leur foi en l’invisible.

Cette ambiance à la fois personnelle et festive, ce penchant à faire du spectacle un point de départ, associe cette introduction au festival : l’idée n’est pas tant de vivre un instant que de prévoir la rencontre, d’éveiller l’envie d’un retour, d’ouvrir une parenthèse que Seule la célébration majeure du 31 octobre au 2 novembre saura clore… pour une réouverture optimale et infinie ailleurs.

La fonction du festival : tradition et innovation

Festi Mode n’est pas simplement un événement, c’est une déclaration. On lui a bien entendu dire que l’art haïtien est loin d’être statique ; qu’il tire de ses racines millénaires la puissance nécessaire pour rebondir, expérimenter et se libérer des modèles importés ou folklorisés.

Dans cette édition, le tambour, qui en est l’élément central, incarne cette puissance de revitalisation. Il ne surchargé pas la scène, il l’enrichit. Son rythme proclame le festival de la même manière qu’on annonce une moisson espérée, une récolte d’habiletés et de lumière. Par le biais du spectacle moderne de ce soir, on observe l’expression parfaite d’une nation qui se tient debout, exprime ses peines et ses aspirations par le chant, refuse l’effacement, et partage avec le monde son génie du métissage.

L’introduction laisse donc présager que l’événement d’octobre-novembre, dépassant le cadre d’un simple agenda de représentations, sera une entreprise de mémoire, de création et de communion. Il invitera les participants à s’imprégner de leur propre récit, à prêter l’oreille aux murmures des pierres, à suivre la voie du tambour jusqu’à l’aube fraîche.

L’art, un acte de résistance et de renaissance

Dans un univers troublé, où l’incertitude paraît s’accroître quotidiennement, l’art tel qu’interprété par Festi Mode se présente comme une résistance joyeuse. Il rejette la résignation. Il soutient que l’esthétique a un pouvoir de défense, que la danse dément le destin inéluctable et que la poésie peut restaurer le tissu social.

Ce spectacle, véritable prélude vibrant, est perçu différemment dans les yeux des Les spectateurs ont observé la lumière à poursuivre. Il n’hésite pas à rêver tout haut : oui, nous serons présents pour la grande célébration ; oui, de l’octobre au novembre, nous bâtirons un pays d’espérance, bien qu’il soit fragile et blessé, mais toujours debout et en fête.

Invitation : direction le 31 octobre 2025 !

Si la performance du 3 août a vigoureusement instauré cette demande d’art partagé, elle a surtout semé les graines d’un automne remarquable. Pour ses trois jours de festivités du 31 octobre au 2 novembre prochain, Festi Mode promet une interaction élargie : musiques, danses, envolées poétiques, ateliers, conférences, échanges intergénérationnels et fusion d’expressions. Ce n’est pas une fin, mais un commencement ; un passage établi entre la soirée d’août et l’aube du futur.

En restant fidèle au tambour, en célébrant la parole incarnée En optant pour la fusion des arts, le Festival se profile déjà comme un événement culturel majeur pour 2025-2026. Quiconque y goûtera ce soir-là deviendra porteur. Quiconque aura ressenti le battement d’un tambour saura que l’invitation n’était pas vaine.

Conclusion : Un début prometteur, un festival pour façonner le futur

Le spectacle ne prend jamais tout à fait fin chez Festi Mode. Ce qui a eu lieu le 3 août n’était pas une conclusion, mais un commencement. Cela a été la semence déposée, le sortilège chuchoté, l’engagement des vivants les uns envers les autres : célébrer, transmettre, réinventer. L’art fusionne, creuse et éclaire.

Dans cette pièce désormais muette, les éclats de rire, les mélodies et les pulsations persistent encore. Ce préambule a établi les fondations d’une renaissance, d’une promesse : celle de se réunir, en plus grand nombre et plus puissants, lors du grand festival de fin octobre. Que l’aurore suivante arrive, que les tambours s’enflamment, que la poésie s’élève – car ici, chaque note, chaque cri, chaque pas devient une pierre sur le sentier du retour à soi-même.

Haïti, pays de résilience, de courage et de célébration : Festi Mode te chante et le monde t’entend. Rejoignez-nous du 31 octobre au 2 novembre pour célébrer, danser et réinventer la vie. Ce festival sera présenté par CARI-MODEL et son partenaire, Explore Art Fusion.

Francky Saint-Fleur

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