Dans cet entretien exclusif, Adjy Naïka Milien, une hôtesse de l’air passionnée, nous ouvre les portes de son univers où se mêlent voyages, rencontres humaines et création de contenu en ligne. Elle nous dévoile ses motivations, ses défis et ses conseils pour réussir à jongler avec succès entre sa carrière dans les airs et son activité d’influenceuse.
Sur le métier d’hôtesse de l’air
Qu’est-ce qui vous a motivée à devenir hôtesse de l’air ?
R : Depuis toujours, j’ai été fascinée par les voyages et la découverte de nouvelles cultures. Devenir hôtesse de l’air me permet de vivre cette passion au quotidien. J’aime aussi beaucoup le contact humain et le fait de pouvoir aider les passagers à se sentir à l’aise et en sécurité pendant leur vol. En intégrant une équipe dynamique et internationale, j’ai pu relever les défis que ce métier implique.
Pouvez-vous nous dire où vous avez fait vos études pour devenir hôtesse de l’air ? Comment s’est déroulée cette première étape ?
R : J’ai étudié pour devenir hôtesse de l’air à Johannesburg, en Afrique du Sud, et cette expérience a été un véritable défi. Chaque jour, je devais surmonter des épreuves académiques et pratiques, tout en gérant le stress et la pression de réussir mes tests. La formation était intense, exigeant une maîtrise des procédures de sécurité, un excellent sens du service client et des compétences en communication interculturelle. C’était une course contre la montre, mais chaque réussite, chaque test validé, me rapprochait un peu plus de mon rêve. Cette aventure a renforcé ma détermination et m’a appris l’importance de la persévérance et du travail acharné.
Lors de mon vol vers l’Afrique du Sud, mes escales à Madrid et au Qatar, bien que brèves, ont été des moments précieux. À Madrid, j’ai profité de ma courte pause pour savourer quelques tapas dans un restaurant local, m’imprégnant de l’ambiance animée de la ville tout en discutant avec des passants. Ensuite, à Doha, j’ai flâné dans les boutiques du souk Waqif, découvrant des souvenirs artisanaux et m’enivrant des odeurs d’épices. Ces petites aventures entre les vols m’ont rappelé à quel point chaque instant compte dans ce métier, et m’ont motivée encore plus à réussir mes tests pour atteindre mon rêve de devenir hôtesse de l’air.
Quelle est votre partie préférée dans le travail d’hôtesse de l’air ?
R : L’une de mes parties préférées est sans aucun doute la découverte de multiples destinations à travers le monde. J’aborde chaque escale avec excitation, qu’il s’agisse d’un court arrêt ou d’un séjour prolongé. Cette diversité géographique s’étend aux cultures, aux cuisines et aux traditions. La possibilité de vivre tout cela, même brièvement, est une source constante d’émerveillement et d’inspiration pour moi.
Pouvez-vous nous parler d’un moment marquant ou d’une expérience mémorable en vol ?
R : Un des moments les plus marquants de ma carrière s’est déroulé lors d’un vol où j’ai dû m’occuper d’une passagère en situation de handicap. À ma grande surprise, elle s’est révélée être une ancienne responsable de mon école primaire, qui m’avait soutenue lorsque j’avais perdu ma mère. En la reconnaissant, une vague d’émotion m’a submergée. Cependant, elle ne m’a pas reconnue. Cette rencontre inattendue m’a bouleversée, et je me suis retrouvée à pleurer dans les toilettes. Cela m’a rappelé à quel point la vie est imprévisible et m’a encore plus motivée à chérir chaque connexion humaine.
Y a-t-il une peur ou une appréhension que vous aviez au début de votre carrière et que vous avez surmontée avec le temps ?
R : Au début de ma carrière, j’avais une appréhension particulière liée à la gestion des situations d’urgence en vol. L’idée de devoir faire face à des imprévus, comme des passagers agités ou des problèmes techniques, me stressait énormément. Cependant, avec le temps et l’entraînement, j’ai appris à maîtriser ces situations grâce à des simulations et des exercices pratiques. Aujourd’hui, je me sens beaucoup plus à l’aise face à l’imprévu, sachant que je suis préparée pour assurer la sécurité et le bien-être des passagers. Cette évolution a été un véritable tournant dans ma carrière.
Comment gérez-vous le décalage horaire et les vols longs ?
R : Pour le moment, je ne fais que des vols locaux. Cependant, je m’assure de prendre le temps de me reposer et de recharger mes batteries entre les vols. Même de courtes pauses peuvent être revitalisantes, et j’intègre des moments de détente dans ma routine quotidienne.
Quels sont les aspects les plus difficiles du métier que l’on ne voit pas toujours ?
R : Il est parfois difficile de trouver l’équilibre entre le professionnalisme et l’humanité. Bien que nous soyons formés pour suivre des protocoles stricts, chaque passager est unique et peut nécessiter une approche différente. Les horaires irréguliers ont aussi un impact sur la vie personnelle, rendant plus complexe le temps passé avec la famille et les amis. La gestion de cette absence prolongée est un défi émotionnel souvent invisible de l’extérieur.
Conciliation entre le métier et l’activité d’influenceuse
Comment parvenez-vous à équilibrer votre travail de vol et votre activité en ligne ?
R : Au début, cela n’a pas été facile. J’ai dû prendre une pause pour me fixer des objectifs et établir une routine. Maintenant, je consacre du temps à la création de contenu ou à l’interaction avec ma communauté lors de mes jours de repos. En définissant mes priorités, j’arrive à être productive sans négliger mes responsabilités professionnelles.
Est-ce que le fait d’être influenceuse a changé votre manière de vivre les voyages ?
R : En tant qu’influenceuse, chaque vol devient une opportunité de capturer des moments uniques. Cela me pousse à observer attentivement les paysages, l’ambiance à bord et les interactions. Chaque vol devient une source d’inspiration pour mes publications.
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Quelles sont les réactions des passagers et de vos collègues quand ils découvrent que vous êtes aussi influenceuse ?
R : Les réactions des passagers sont souvent très positives. Certains sont curieux et me soutiennent même en ligne. Quant à mes collègues, la découverte de mon activité d’influenceuse suscite souvent surprise et admiration.
Conseils et réflexions
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes (femmes surtout) qui veulent devenir hôtesse de l’air ?
R :
- Préparez-vous physiquement et mentalement.
- Apprenez plusieurs langues.
- Développez des compétences en service à la clientèle.
- Soyez flexible et ouverte d’esprit.
- Prenez soin de vous.
Pour quelqu’un qui aimerait se lancer dans l’influence, quels seraient vos conseils ?
R :
- Définissez votre niche.
- Créez du contenu authentique.
- Investissez dans la qualité.
- Soyez actif(ve)s sur les réseaux sociaux.
- Établissez des partenariats authentiques.
- Soyez patient(e)s et persévérant(e)s.
En somme, travailler dans l’aviation tout en étant influenceuse offre de nombreux avantages, mais aussi son lot de défis. Si l’avion permet d’explorer de nouvelles cultures et d’alimenter son contenu en ligne, la fatigue liée aux horaires irréguliers et le stress de devoir gérer deux activités demandent une planification rigoureuse et une grande résilience. En jonglant entre ces deux univers avec professionnalisme et passion, Adjy Milien parvient à faire de sa vie un voyage inspirant, à la fois pour elle-même et pour sa communauté.
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