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Le “stealthing” : une forme d’agression sexuelle

Stealthing
La femme a toujours été vue comme un objet sexuel avec lequel l’homme veut tout faire comme il veut et quand il veut, jusqu’à même dépasser ses limites ; le “stealthing” en est un parfait exemple. Voyons ce cas de plus près.

Par définition, le “stealthing“, se traduisant en français, par “furtivement/discrètement”, est le retrait non consenti d’un préservatif durant un rapport sexuel. Cette pratique qui fait de plus en plus de victimes à travers le monde fait partie de ces malins plaisirs sexuels de la gente masculine. S’apparentant au viol, cette pratique représente une forme d’agression sexuelle car elle enfreint le consentement du/de la partenaire sexuel(le).

getty images/istockphoto / Wavebreakmedia
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Conséquence(s)

Le stealthing peut avoir de lourdes conséquences sur la vie des victimes : la possibilité d’une grossesse non désirée et un risque vis-à-vis du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et d’autres infections sexuellement transmissibles pour lesquelles le préservatif constitue l’un des moyens de protection.

Aspect juridique

Pour Alexandra Brodsky, auteure de “Sexual Justice“, juriste au National Women’s Law Center aux Etats-Unis et étant la première à soulever le sujet en 2017, “le retrait non consensuel du préservatif pendant les rapports sexuels expose les victimes à des risques physiques de grossesse et de maladies. Comme le montrent clairement les entretiens, pour beaucoup, cette pratique est vue comme une grave violation de la dignité et de l’autonomie. Un tel retrait du préservatif, connu sous le nom de “stealthing”, peut être compris comme transformant les relations sexuelles consensuelles en relations sexuelles non consensuelles selon l’une des deux théories, dont l’une pose un risque de sur-criminalisation en exigeant une transparence totale sur la capacité de reproduction et les infections sexuellement transmissibles. Adoptant la théorie alternative et préférable du non-consentement, cet article envisage les recours possibles en matière pénale, délictuelle, contractuelle et civile actuellement disponibles pour les victimes” ; un résumé de son étude de vingt-huit pages, publiée sur le Columbia Journal of Gender and Law.

Un article publié en 2019 dans la National Library of Medicine a révélé que 12% des femmes âgées de 21 à 30 ans ont déclaré avoir eu recours à la furtivité (stealthing). La même année, des chercheurs de l’Université Monash en Australie ont découvert qu’une femme sur trois et un homme sur cinq ayant des rapports sexuels avec des hommes avaient été soumis à cette pratique. Et une autre étude, encore en 2019, a révélé que près de 10% des hommes ont déclaré avoir retiré un préservatif durant le sexe sans consentement. (BBC)

À noter qu’en Janvier 2017, des pays ont condamné ce comportement. En Suisse, par exemple, un Français avait retiré son préservatif sans le dire à sa partenaire qui avait exigé une protection, et a été condamné à douze (12) mois de prison avec sursis pour viol (L’Express). Et deux (2)ans et quelques mois de cela, à savoir le 7 Octobre 2021, l’état de Californie a pris ferme décision de bannir cette pratique ; elle y est désormais illégale.

Chez nous en Haïti, malheureusement, les victimes n’y peuvent rien ; elles sont livrées à elles-mêmes.

Si pour certains, qualifier le “stealthing” d’agression sexuelle est excessif, pour d’autres, oui elle l’est et l’auteur doit subir les conséquences liées à l’acte. Alors, chers lecteurs, un “oui” à une demande d’une partie de jambes en l’air ne veut pas dire que tout est automatiquement permis, voire un retrait non consenti du préservatif.

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