Le premier janvier marque pour nous haïtiens d’une part la célébration du nouvel an et d’autre part la fête de l’indépendance. Si au fil des ans, cette double fête se traduisant par la traditionnelle “soup joumou” et les meilleurs voeux du nouvel an, perd de sa valeur symbolique et patrimoniale, l’histoire retiendra de nous un peuple révolutionnaire et courageux qui a su vaincre la plus grande armée de l’époque avant de devenir la première république noire proclamée le premier janvier 1804.
Ce premier janvier 2024, nous célébrons le 220ème anniversaire de l’indépendance d’Haïti. Cette page de gloire de notre histoire comme peuple noir, venu d’afrique, transporté sur les Négriers, maintenus en esclavage pendant plusieurs années dans la colonie de Saint Domingue jusqu’à la révolte conduisant à la libération de l’ancienne colonie par la métropole française.
Cette date historique, unique et significative pour les haïtiens et tous ceux pour qui la liberté et la souveraineté sont des valeurs fondamentales, se fête par une traditionelle “soup joumou”, soupe que les colons mangeaient le dimanche et auxquels les esclaves n’y avaient certainement pas droit. Chaque année, le gouvernement au pouvoir se rend aux Gonaïves pour célébrer cette date et saluer le courage de nos héros. Entre discours, parades, gerbes de fleurs et autres, cette cérémonie solennelle témoigne de la grandeur et de la valeur symbolique de cette date mais surtout de la nécessité de rester uni comme peuple car toute notre force y réside.
Depuis plusieurs années, cette célébration solennelle n’a pas lieu aux Gonaïves comme habituellement sur la place d’armes où l’indépendance a été proclamée pour la première fois en 1804 en raison des incessantes crises socio politiques que traverse le pays. En revanche, la date est marquée par une cérémonie au MUPANAH en présence des personnalités politiques importantes. Il ne s’agit pas là du seul effritement, le premier janvier pert progressivement de sa valeur symbolique et historique pour devenir un simple jour de fête où ceux qui le peuvent mangent copieusement et ceux qui le veulent se partagent des souhaits pour le nouvel an. Y en a qui arrivent même à oublier qu’il s’agit aussi de la fête de l’indépendance, parfois même en consommant leur bol de soupe dont beaucoup ne connaissent dailleurs la signification.
1er janvier 2024, 220 ans depuis que nous avons fait l’histoire, le bilan s’impose, mais surtout des actions concrètes pour redorer cette fête dans son essence et dans sa signification et sa responsabilité quotidienne. Joyeuses Fêtes de l’indépendance. Bon Larezonnen. Vive Haïti ! Vive la liberté !
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