La Bible, considérée comme étant le livre des livres, est souvent sujet de controverses et de nombreuses critiques. Alors que certains croient aveuglément à la véracité de ses paroles, d’autres sont réticents et se posent mille et une questions. Ils se demandent pourquoi des versets se contredisent-ils ? Pourquoi d’une religion à l’autre un verset prend un sens et le nombre de livres varie ? Ils cherchent aussi à savoir si les traductions correspondent exactement aux textes écrits par les Prophètes… Si certains croient qu’elle est inspirée de Dieu, d’autres la catégorisent parmi les nombreuses inventions de l’Occident.
Pas trop longtemps que le 18 mars dernier, la publication d’une nouvelle sur le site de l’Université de Cambridge allait donner raison au doute et à la méfiance de ceux qui refusent d’y croire. Quelle est cette nouvelle ? Que dit-elle ?
C’est en recourant à la photographie ultraviolette que des spécialistes parmi lesquels Grigory Kessel, de l’Académie autrichienne des sciences, ont fait la découverte d’un passage de la Bible caché sous plusieurs couches. Il s’agit plus précisément d’une version plus ancienne et détaillée du 12e chapitre de l’Évangile selon saint Matthieu, rédigée en vieux syriaque. Le texte retrouvé fait ressortir des différences par rapport au texte que l’on a connu jusqu’à date. La version finale, traduite par les chercheurs, n’a cependant pas encore été révélée.
‘Hidden’ Bible chapter rediscovered 1,750 years later with UV light https://t.co/ufJuKeZEc1 pic.twitter.com/t5ZwhROACu
— New York Post (@nypost) April 13, 2023
Le manuscrit étudié était stocké dans la bibliothèque apostolique du Vatican qui l’avait acquis probablement au XXe siècle, selon ce que rapporte l’Université de Cambridge.
Cette découverte s’avère être d’une très grande importance en raison du fait que jusqu’à aujourd’hui seuls deux manuscrits étaient connus dans la langue Syriaque qui est l’une des plus anciennes langues de traduction des Évangiles: un reposant à la British Library de Londres et l’autre trouvé dans le monastère Sainte-Catherine du mont Sinaï .
Quelle explication trouve-t-on à cette découverte ?
À environ 1300 de cela, le parchemin était une denrée rare et chère. Les supports étaient rares mais les textes à écrire et les inspirations ne l’étaient pas. Pour pallier cette rareté, les gens de l’époque, plus précisément les copistes, utilisaient une stratégie par laquelle après avoir écrit et utilisé un texte, ils effaçaient en grattant le parchemin pour en écrire une nouvelle et cela pouvait se répéter autant de fois qu’ils le voulaient. À ces ouvrages (parchemins) on attribue le nom de palimpsestes.
D’après ce que disent les recherches, l’exemplaire étudié par les spécialistes en était un. Ce qui explique la dissimulation de ce chapitre qui a été retrouvé sur trois (3) couches différentes de textes.
La langue et le support utilisés ont permis aux chercheurs de dater le texte comme appartenant à la première moitié du VIe siècle.
“Cette découverte prouve à quel point l’interaction entre les technologies numériques modernes et la recherche fondamentale peut être productive et importante lorsqu’il s’agit de manuscrits médiévaux”, s’est félicitée Claudia Rapp, la directrice de l’Institut de recherche médiévale de l’Académie des sciences autrichienne.
Cette trouvaille ne fait qu’amplifier les questions autour de la Bible. Les inquiétudes augmentent et remettent en question l’exactitude de la version biblique utilisée aujourd’hui.
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