Caméra en main, Woodley Lozamma capte des fragments de vie, des éclats d’ombres et de lumières. Né le 12 octobre 1995 dans une famille chrétienne, ce jeune Haïtien au parcours atypique est aujourd’hui un photographe et vidéaste accompli. Mais son chemin vers cette carrière florissante a été tout sauf tracé d’avance.
C’est dans un pensionnat de musique classique que tout commence. Alors qu’il étudiait la contrebasse, une opportunité inattendue s’est présentée. Le pasteur Enock Joseph, sensible aux talents de jeunes comme Woodley, décide de financer des cours de photographie. Cette initiation s’est transformée en une passion dévorante. De cours en formations, de pratiques en expérimentations, Woodley s’est métamorphosé, devenant à la fois un photographe de mode et un Directeur de la Photographie (DP), maître des lumières sur un plateau.
« La photo et la vidéo m’ont appris à voir la vie autrement », confie-t-il. Ces disciplines ne sont pas qu’un métier pour lui, mais une manière d’appréhender le monde, d’en sublimer les détails et d’en capturer l’essence. Son objectif ultime ? Élever son art au plus haut niveau, prouver que les talents haïtiens peuvent briller sur la scène internationale, et inspirer une nouvelle vision de ce métier dans son pays.
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Si son amour pour l’image semble inné, il est aussi le fruit d’un esprit créatif qui ne s’arrête jamais. Aussi connu sous le sobriquet “Wood Graphic”, le créateur de contenus ne se contente pas de maîtriser l’art de la caméra ; il est également graphiste, passionné de modélisation 3D et amateur de courses automobiles. La musique reste également très présente dans sa vie : batterie, tambour et contrebasse complètent son éventail de talents. Même la danse, avec une incursion dans le tango, fait partie des explorations qui nourrissent son imagination.
Malgré sa polyvalence et ses succès – notamment des collaborations avec des marques prestigieuses en Haïti et à l’international – Woodley reste lucide face aux défis de son domaine. « En Haïti, il y a beaucoup de talents, mais peu de moyens pour les exploiter pleinement », déplore-t-il. L’absence d’un marché structuré et d’investissements freine la montée en puissance de nombreux artistes.
Pour Woodley, l’art est un terrain de lutte et de persévérance. « Si vous voulez réussir, préparez-vous à sacrifier beaucoup. Laissez votre travail parler pour vous ». Cette philosophie, il l’applique à chacun de ses projets. Et des projets, il en a : films, documentaires, et productions diverses se dessinent dans un horizon qu’il préfère garder pour lui, le temps de les réaliser pleinement.
Au-delà des défis, Woodley porte une vision : celle d’un art haïtien rayonnant, capable d’émouvoir, de raconter et de transformer. Avec son talent, sa détermination et sa créativité sans limite, il trace une route où chaque image devient une invitation à voir le monde autrement.
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