FootballSport

L’impact de la Coupe Du Monde Féminine 2023

© FIFA via Getty Images
Depuis le 20 juillet 2023, la scène footballistique mondiale vibre au rythme de la Coupe du Monde Féminine. Cette neuvième édition n’a pas encore connu son dénouement, mais elle est déjà historique. Avant même la finale prévue pour le 20 août, on peut facilement sentir les impacts du Mondial, et ceci dans plusieurs domaines. Il est clair que cette campagne aura certainement sa place dans les annales du football, le sport le plus populaire sur la planète.

Une édition historique

La première Coupe du Monde Féminine a eu lieu en Chine, en novembre 1991. Remportée par les Étas-Unis, cette édition ne comptait que 12 équipes. Le nombre de nations participantes est passé à 16 en 1999 et à 24 en 2015. Cette année est le premier Mondial féminin à voir 32 équipes prendre part à cette grande messe du football. Le record de téléspectateurs pour une Coupe du Monde Féminine a été enregistré en France, lors de la campagne de 2019. Selon les chiffres de la FIFA, 1,12 milliard de personnes ont suivi ce Mondial. Ce chiffre représente environ 30% de plus que l’édition de 2015 au Canada. Et d’après les prévisions, ce record va être battu cette année. La raison est simple, plus il y a d’équipes qui participent, plus il y aura de suiveurs.

De plus, étant à sa neuvième édition, cette disclipine n’a pas encore atteint tout son potentiel. Le football féminin est toujours en pleine expansion, les campagnes suivantes promettent plus d’impacts. Cette année, plusieurs pays ont profité de l’augmentation des participants pour arracher leur première qualification. En plus des Grenadières haïtiennes, le Panama, le Portugal, la République d’Irlande, les Philippines et le Viêt Nam en sont aussi à leur première campagne de Coupe du Monde Féminine.

Un bel engouement social

Beaucoup de fans se sont mobilisés afin de venir supporter leurs équipes lors du tournoi. L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont donc accueilli des milliers de personnes, ce qui a occasionné un record d’affluence pour des matchs de lancement. Le journal Le Monde publie des chiffres vertigineux, car “plus de 115 000 spectateurs, en cumulé, ont assisté aux deux rencontres inaugurales du tournoi. Le public néo-zélandais a répondu à l’appel, avec 42 137 spectateurs amassés dans le célèbre Eden Park – un record pour un match de football dans l’archipel, selon la Fédération locale”. Quant aux fans des Australiennes, ils ont également atteint un nombre historique. Avec les 75 784 spectateurs recensés dans le Stadium Australia, c’est en effet une grande première pour le football féminin dans un match à domicile.

Cette foule qui s’est déplacée pour suivre le Mondial favorise un brassage culturel intéressant. Le football rassemble des peuples d’horizons et de coutumes divers, ce qui permet une certaine tolérance et un véritable respect de l’autre dans ses convictions les plus profondes. On a tous entendu l’histoire de ce chef de cuisine haïtien qui a profité de la présence de ses compatriotes sur le sol australien pour offrir au public des plats haïtiens typiques. Cet échange sur fond de gastronomie n’en est pas le seul, ces personnes qui ont partagé des moments de bonheur avec des ressortissants d’autres pays s’en trouveront certainement grandies.

L’impact économique

Nous le savons tous, le football est aussi et surtout une affaire d’argent. À chaque coupe du monde, des milliards sont dépensés dans la construction d’infrastructures d’accueil, la préparation des équipes qualifiées et les primes de participation. Pour ce dernier point, la FIFA a considérablement augmenté l’enveloppe allouée aux joueuses. On parle de 100 millions d’euros à distribuer, ce qui représente trois fois plus que l’édition de 2015. Dans les détails, environ 27 000 euros seront reçus par chaque joueuse en cas d’élimination en phase de poules. Et à mesure qu’elles vont plus loin dans la compétition, les primes grossiront.

Pour les pays hôtes, c’est l’occasion de faire des recettes monstres par le biais des secteurs du transport, de la restauration, de l’hébergement et des loisirs. Une Coupe du Monde ne se résume pas aux matchs et aux pelouses, c’est aussi une histoire de positionnement économique et politique. Le Mondial féminin 2023 a déjà permis à beaucoup de ménages d’améliorer leur niveau de vie, malgré le fait qu’il reste encore une semaine de compétition.

Une vitrine de promotion pour tous

Un autre impact que l’on voit à chaque Coupe du Monde, c’est une valorisation de la culture des nations qui accueillent le tournoi. Beaucoup d’espaces tourisques et de traditions australiennes et néo-zélandaises étaient jusqu’ici peu connus, mais avec le Mondial, ils accaparent plus de lumières. Les joueuses aussi bénéficient de cette attention médiatique, grâce à leurs performances, certaines d’entre elles décrochent des nouveaux contrats dans de meilleurs clubs et avec des conditions de travail plus avantageuses. Des pays peu habitués à l’euphorie de la Coupe du Monde ont aussi eu droit, même pendant un bref moment, à une visibilité positive.

La Coupe du Monde Féminine 2023 a fait des milliards d’heureux. Son impact sur la manière de voir le football chez les femmes a été plus qu’intéressant. Sur fond d’inégalités entre les sexes, des efforts ont été consentis pour combler ce fossé. En attendant la fin du tournoi, on ne cesse de s’émerveiller devant les prouesses des joueuses qui ont été souvent minimisées. Cette neuvième édition a, sans doute, ouvert la voie à plus de considérations de la part des suiveurs du monde entier, on croise les doigts pour que la sélection haïtienne fasse partie des prochaines aventures.

Comment here