Culture

Journée Internationale des Monuments et des Sites 2024 : Les conflits au centre des réflexions

Citadelle
Depuis 1982, la date du 18 avril est choisie pour célébrer la Journée Internationale des Monuments et des Sites. Pour cette 43ème édition de la JIMS, le thème choisi par l’ICOMOS est “Catastrophes et conflits à travers le prisme de la Charte de Venise”. En Haïti où l’insécurité rend inaccessibles certains endroits dédiés au tourisme, le terme de “conflit” ne pourrait pas mieux tomber.

Appelée aussi Journée Mondiale du Patrimoine, le 18 avril se veut être une occasion de réflexions autour des biens et espaces matériels qui ont une valeur historique, culturelle, économique et sociale pour une communauté donnée. Le thème de cette année met en lumière la Charte de Venise, qui est un document approuvé en 1964 et qui donne des orientations et directives sur la conservation et la restauration des monuments et des sites.

Tout comme le temps, les catastrophes naturelles et les conflits peuvent avoir de graves répercussions sur la pérennité des monuments et des sites. En Haïti on a l’exemple du séisme du 12 janvier 2010 qui en a détruit plusieurs, dont la Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Port-au-Prince.

Mais depuis quelques années maintenant, ce sont les conflits qui sont le véritable danger pour nos patrimoines. Dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, plusieurs espaces stratégiques sont pris en otages par les groupes armés, ce qui empêche la fréquentation de certains lieux historiques et rend donc impossible toute tentative de restauration.

Ces monuments et sites sont abandonnés et subissent une dégradation continue à mesure que les semaines défilent. On pense aux forts Jacques et Alexandre, au site de la Croix-des-Bossales et à tant d’autres patrimoines que l’activité des gangs rend inaccessibles.

Sans compter que nous ne pouvons plus parler de tourisme, qui devrait être une activité assurant la valorisation du patrimoine pour attirer des visiteurs. Le thème de 2024 pour cet événement annuel peut orienter les discussions autour de ces réalités dont on parle, et pourquoi pas aboutir à des éléments de solution pouvant empêcher au pays de perdre encore plus de potentialité de création de richesses.

Nos monuments et nos sites sont les témoins matériels de notre histoire extraordinaire, à mesure qu’ils disparaissent, c’est une partie de notre identité qui disparait aussi. Mais les prendre en charge passera forcément par une stabilité socio-économique qui est loin d’être trouvée.

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