« Zafem » : Dener Ceide condamné à payer un million de dollars pour usage non autorisé du nom du groupe
- Culture Musique
Oggi Regis
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Le différend autour du nom « Zafem » vient de franchir une étape décisive. Le 17 septembre 2025, le tribunal fédéral du district Est de New York (United States District Court for the Eastern District of New York) a rendu un jugement par défaut contre le musicien haïtien Dener Ceide et sa société, Dener Ceide Productions, Inc., les condamnant à verser 1 million de dollars en dommages-intérêts pour usage non autorisé de la marque « Zafem ».
Selon les documents judiciaires consultés sur law.Justia.com, l’affaire, enregistrée sous le numéro 1:24-cv-06572, oppose Wiss Joseph et Marie Joseph, propriétaires de la marque enregistrée Zafem World Entertainment, à Dener Ceide et ses entités commerciales associées au nom Zafem. Le juge fédéral a statué que l’utilisation du nom « Zafem » constituait une violation volontaire des droits de marque (willful trademark infringement) en vertu de la grande loi fédérale américaine, la Loi Lanham (Lanham Act) – du United States Codes (U.S.C) -, qui régit les marques déposées (section 1117, titre 15)
Le tribunal a ordonné :
« Plaintiffs are awarded statutory damages in the amount of $1,000,000.00 for willful use of the Plaintiff’s Marks ».
Une injonction permanente interdit désormais à Dener Ceide et à sa société d’utiliser la marque « Zafem » ou toute désignation similaire susceptible de créer une confusion.
Ce jugement par défaut rendu en l’absence de réponse du défendeur marque une victoire importante pour les plaignants, mais il soulève aussi des questions sur la gestion des droits intellectuels dans le milieu musical haïtien.
En effet, l’affaire met en lumière un aspect souvent négligé : la propriété légale des noms d’artistes et de groupes, surtout lorsque ces derniers évoluent entre Haïti et les États-Unis. « Zafem », qui s’est imposé comme l’un des groupes les plus marquants de la musique haïtienne, voit ainsi son nom devenir un terrain de litige juridique, là où il représentait autrefois un symbole d’unité artistique.
Pour les fans, cette décision ajoute un nouvel épisode à la saga entourant le duo Réginald Cangé et Dener Ceide. Depuis la sortie de l’album « L.A.S », salué pour son innovation musicale, le groupe était devenu un phénomène culturel.
Aujourd’hui, la question du nom « Zafem » dépasse la simple sphère judiciaire car elle touche à l’identité même du projet et à la manière dont les artistes haïtiens protègent leur création dans un cadre légal international.
Et maintenant ?
Le jugement ne transfère pas officiellement la propriété du nom « Zafem » aux plaignants, mais il leur reconnaît le droit exclusif de l’utiliser aux États-Unis. Dener Ceide pourrait encore contester ou négocier certaines dispositions, mais pour l’instant, l’injonction reste en vigueur. Cette affaire pourrait servir d’exemple et de leçon pour les artistes haïtiens : la création d’un projet musical ne garantit pas la propriété de son nom, surtout lorsqu’il s’agit d’un marché transnational.
