Ecoutez-vous Léo Gâne? Et oui, l’orthographe est correcte car nous ne citons pas la ville mais plutôt l’un de nos compatriotes, rappeur.
Artiste du DF Empire, label regroupant un bon nombre de nos compatriotes évoluant sur le marché étranger (dont Joé Dwèt Filé), Léo, de son vrai nom Armel Marcé, fait de la musique depuis près d’une quinzaine d’années. Comme vous pouvez le deviner, son nom d’artiste reflète ses origines, la ville de Léogâne, provenance de sa famille entière.
Léo est surtout connu sur le marché francophone, là où il a débuté sa carrière et où il évolue encore. Ce n’est que récemment qu’il a décidé d’infiltrer l’industrie haitienne, de quoi tonifier les liens avec sa terre natale.
Avec Belide Magazine, Léo fait le point sur l’artiste qu’il est, ses réalisations, ses projets et bien plus encore.
Parlez-nous de Léo Gâne
Je suis né à Paris. Je fais de la pop urbaine. J’ai surtout à coeur de représenter Haïti, d’où le choix de mon nom.
C’est le principe même du label DF Empire, la majorité d’entre nous est haïtien et on essaie de faire valoir Haïti dans le monde entier.
Vous avez mentionné le label DF empire et le fait que bon nombre d’entre vous êtes haïtiens, peut-on déduire que votre objectif est de représenter Haïti?
Notre objectif n’est pas uniquement de représenter Haïti. Déjà, on doit réussir ce qu’on entreprend sur le marché. Mais aussi, on veut placer Haïti sur la carte (de la musique ndlr). Les Haïtiens ne sont pas vraiment présents dans l’industrie de la musique à l’échelle internationale. Nous voulons porter le flambeau en tant qu’Haïtiens.
Pouvez-vous nous retracer votre carrière?
J’ai débuté dans la musique aux alentours de mes 16-17 ans. À l’époque j’étais membre d’un collectif nommé Sexion d’Assaut. J’ai réalisé pas mal de morceaux pour des artistes peu connus du public Haïtien. Par la suite, en constatant les retombées positives de nos productions, on a décidé de monter notre propre label, avoir notre studio et promouvoir nos propres artistes. De là est né le DF empire.
Donc jusqu’à présent, vous êtes satisfaits de votre parcours artistique.
Absolument! Je pense que tout ce qui a été entrepris jusqu’à date m’a amené là où je suis. Je me considère comme membre d’une agréable famille. Parce que c’est ce qu’est le DF Empire. Le succès de l’un d’entre nous est le succès de tous! Notre premier projet commun, ESOLF, a paru en 2018. Un pur régal. On a eu une tournée générale (Canada, Etats-Unis, France…) dans une ambiance fantastique. Ensuite On a eu “A deux”, un projet du label avec Joé Dwèt Filé en tête d’affiche. On a également eu le projet Lespada. Les albums font leur chemin, nous sommes en tournée regulièrement. Il y a donc de quoi être satisfait. Et là maintenant, c’est un peu mon tour d’être en tête d’affiche…
Avec quel artiste de l’industrie musicale Haïtienne avez-vous déjà collaboré? Et lequel vous intéresse pour une future collaboration?
Avant tout, il faut préciser que quand il s’agit de collaboration, cela peut être la production, l’écriture ou encore en featuring. Dans l’industrie Haïtienne, j’ai déjà travaillé avec Baky, D-Perfect et Ayiiti. Tous très professionels et très talentueux. En ce qui a trait à une probable collaboration, j’admire énormément des artistes tels que Bob Cailloux, Mechans-T, Fantom, Wendy et autres… Ils sont excellents et j’aimerais collaborer avec eux. Dès que le talent est là, peut importe si l’artiste est connu ou pas, ça me donne envie de travailler avec.
Vous dites avoir collaboré avec Baky, D-Perfect et Ayiiti. Comment a été l’expérience?
Géniale. Baky a été très performant. Il est venu au studio, je lui ai fait écouter l’instrumental et il a enregistré sur une prise. Une seule. Les artistes capables d’une telle performance sont les meilleurs. Quant à D-perfect, je l’ai remarqué sur Trace-Ayiti avec le clip “Hello” et je me suis dit : “Quel talent! Il faut qu’on collabore.” L’un des membres du staff l’a contacté et la collaboration a eu lieu. Il a été excellent.
Quels sont les titres de ces morceaux?
Celui de Baky est titré “Pa nan jwèt”. C’est un morceau à tendance rap/trap. Avec D-Perfect, c’était de la pop urbaine, titré “Stop”. Quant à Ayiiti, c’était quelque chose de spécial, à tendance trap & variété. Elle est très professionelle.
Si vous aviez à choisir un artiste Haïtien pour une collaboration, Lequel designeriez vous?
Le choix est difficile (pensif). Je pense que ce serait Mechans-T. J’ai écouté une de ses collaborations avec Fantom, il a été ex-tra-or-dinaire!
A l’échelle internationale, votre choix serait…?
Facile! Eminem (sourire). J’en suis un grand fan donc il n’y a pas photo.
Quels sont les projets de Léo Gâne?
Déjà, les collaborations avec Baky & D-perfect seront sur le prochain album de DF Empire, “Studio Time”. Album qui réunira Joé Dwèt Filé, moi, Larry, Curtis Kane, Tao Kine… Tous les artistes du label. C’est un album conçu par toute l’équipe. C’est le projet en cours. Après, je ne peux pas affirmer que je vais publier un album solo ou pas, ce qui est sur c’est que je continuerai à produire jusqu’à ce que fatigue survienne. Et je ne serai jamais fatigué (l’air déterminé).
Quel conseil procuriez-vous à un autre jeune qui a envie de progresser?
La musique est un choix de carrière différent des autres. Pour réussir dans ce domaine, il faut être persistant, patient et avoir confiance en soi. Il faut également avoir un bon entourage et laisser Dieu faire. J’aimerais ajouter une dernière chose: On a tourné un clip dans un quartier nommé Jalousie à Pétion-Ville. Je leur envoie mes salutations. Ils ont été très accueillants, ils ont été super! Je compte y retourner pour un autre tournage. Je les aime énormément. Force à eux!
Dernière question: Léo Gâne est-il marié? fiancé? célibataire?
Secret, secret… (sourire narquois). Pour ceux qui ne le connaissaient pas encore, vous venez de découvrir, à travers cette interview, un jeune talent décidé à conquérir aussi bien la scène étrangère que locale. Producteur, auteur compositeur, chanteur et rappeur, C’est un Léo Gâne décontracté, confiant et dégageant une énergie positive s’adaptant aux traits de personnalité qui plairont au public haïtien.
Alcimé Jeff
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