Patrick Bellony Bertrand, connu sous le nom de Vensy, est un jeune originaire de Marigot qui a commencé à faire de la musique depuis sa petite enfance. Il a fait ses débuts avec le piano mais a pris conscience de sa capacité à faire bon usage de sa voix vers l’âge de 12-14 ans. Polyvalent, il pratique généralement le Rap mais est aussi en mesure de chanter du R&B, du Afro et du compas.
Impossible de séparer Patrick de la musique car comme il le dit, elle fait partie de lui. Pour lui, elle est un moyen de laisser parler sa douleur à travers ses mots et de chasser ses peines. L’artiste aime aussi le football, les études (apprendre) et sa famille, en particulier sa mère.
La relation de Vensy avec la musique a commencé depuis Haïti. Il a même sorti une mixtape constituée de 8 sons qui est disponible sur sa chaîne YouTube. Pour cette dernière, il a organisé une vente signature dans sa ville natale, au local de Victorama Night Club, en été 2019. Un moment qu’il a vécu avec tant d’émotions et qu’il garde gravé dans sa mémoire. “C’était l’une de mes plus belles expériences sur scène”, nous a t-il confié. Après avoir migré vers le Canada, il a observé une pause dans sa carrière et décide enfin cette année de renouer avec la musique. Pour marquer ce nouveau départ, il a sorti une chanson intitulée “Mourir à l’intérieur” qui est disponible sur YouTube, Audiomack et SoundCloud, ce dimanche 9 avril 2023 qui marque aussi son anniversaire.
Le jeune Marigotain est un chanteur lyrique qui aime laisser parler ses sentiments et porter les douleurs d’autrui. “J’aime le côté mélancolique. Bon nombre de mes musiques parlent de chagrin et de tristesse”, dit-il.
“Mourir à l’intérieur” est une musique Rap qui est inspirée de la vie de certains artistes camouflant leur réalité derrière leur talent et des images qu’ils partagent sur les réseaux sociaux en montrant qu’ils sont dans l’opulence ; et de certains personnages de l’entourage du chanteur se débattant pour vivre au jour le jour malgré les sales coups de la vie. Quoique l’artiste ait choisi de porter le chagrin et l’angoisse des autres dans ce titre, il en a quand même profité pour relater deux faits relevant de sa vie personnelle : “1) M konn ekri mizik pou moun, kou l pa gratis yo pa tcheke m ; 2) W konn konbyen fwa m al jwe pwogram san touche ?”
Dans le texte, il a fait paraître la réalité de certains professeurs haïtiens. En Haïti, l’enseignement est souvent considéré comme solution de repli pour la plupart des jeunes qui sont incapables de trouver un travail sur leur profession. C’est aussi l’un des métiers les moins considérés et les moins rémunérés : “Frè mwen, m depoze CV menm yon fwa yo pa rele m, dèfwa m fè ti kou lekòl, sa fè 8 mwa yo pa peye m”. Il y a aussi décrit la situation des artistes haïtiens : “Fè mizik isit, se bwè dlo santi ak tout nen n san bouche” ; une façon pour lui de parler des difficultés auxquelles ils font face et de montrer au public qu’ils ne sont pas exempts du stress quotidien que connaissent tous les Haïtiens.
En gros, ce son au rythme mélodieux parle des chanteurs qui, malgré leurs difficultés, sont obligés de tenir bon et de garder un standard à cause de leur statut et de l’image qu’ils projettent.
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