Notre quête de l’amour est éternelle. Chrétiens, nous cherchons l’amour de Dieu ; enfants nous nous accrochons à l’amour de nos parents, adolescents, nous ne jurons que par l’amour de ce prince charmant. Au milieu de cette quête sempiternelle, nous nous perdons souvent, nos repères disparaissent, et sommes prêts à tout ou à trop pour nous retrouver dans une relation amoureuse.
L’être humain ne peut vivre et s’épanouir que dans l’échange, et les relations, l’homme est un animal social. Aimer est une entreprise vitale, sans l’amour la vie n’existerait pas, depuis le sens littéral jusqu’au point le plus complexe. Cependant, en cherchant l’amour à tout prix, nous nous heurtons parfois à des relations bancales qui nous détruisent à petit feu et nous arrachent notre bonheur.
Depuis bien des temps, la tendance aveugle à se caser est devenue une obstination. Peu importe comment, avec n’importe qui, on doit sortir du célibat. Quitte à se fourrer dans la relation de son ami/e, à retourner vers cette personne toxique qui était dans notre vie, l’important c’est d’être en couple ; le slogan est d’ailleurs très clair : “pa gen kanpe”. Souvent, nous sortons d’une relation amoureuse nous laissant brisé/e, séparé/e et tout notre être nous demande un recul, pourtant nous cherchons à tue-tête une relation en pensant qu’un nouveau visage nous fera oublier l’ancien. Mais et nos blessures dans tout ça ? Ne feront-elles pas surface pour nous ruiner ?
Une relation amoureuse peut être source de bonheur, tout comme elle peut nous apporter des traumatismes et nous rendre malheureux, c’est le propre même de l’homme en relationnel. De ce fait, être en couple nécessite une préparation. On ne se met pas en couple parce qu’on est seul, parce qu’on a le cœur brisé, parce que son entourage met la pression. C’est une décision personnelle orientée sur des prémisses solides que personne ne devrait avoir à juger.
Savoir prendre son temps est important, encore plus sur le point relationnel quand nous savons le degré de dommage qui peut être causé. Il est d’un réflexe de passer à une “relation pansement” après une rupture douloureuse, cependant cette pratique assure la vulnérabilité de la nouvelle relation et ce peu importe la gentillesse et la bonne volonté du nouveau partenaire. Il est assez difficile de se défaire de certaines habitudes, surtout celles qui nous plaisaient : les appels, les câlins, les cadeaux… Le besoin de réconfort pousse donc à chercher une nouvelle épaule, de nouveaux bras pour pallier au manque et à la solitude. Cette solution apparemment bienfaitrice peut par la suite nous détruire et détruire nos relations futures. C’est le piège même dans lequel il ne faut pas tomber en enchaînant des relations sans être en bonne disposition.
Apprendre à être heureux en dehors du couple est le moyen le plus sûr de survivre à une rupture. Cet exercice qui nous met en face de nous même peut être au départ éprouvant mais finit par nous mettre face à nos peurs, nos erreurs mais aussi nos attentes et nos perspectives. D’autant dire qu’une pause est presque toujours nécessaire pour se retrouver, se ressourcer, s’aimer et se soigner avant de se partager dans une nouvelle relation.
Vivre c’est aimer, et aimer c’est vivre. Si ces propositions ne concordent pas, l’on meurt, d’une façon ou d’une autre. S’aimer est aussi important qu’aimer l’autre et souvent on s’oublie dans cette équation de l’amour juste pour un confort provisoire et superficiel. Moi je vous le dis, “gen kanpe” et si vous omettez cette partie vous risquez fort de trébucher ou pire de tomber et de vous cogner à vos propres démons.
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