La violence envers les filles et les femmes revêt plusieurs formes. Du harcèlement à la mutilation génitale, le martyr ne s’arrête pas. 200 millions de filles et de femmes sont touchées, et près de 4 millions, dont majoritairement des filles de moins de 15 ans, sont encore exposées aujourd’hui à cette pratique inhumaine, patriarcale qui constitue une violation flagrante de leurs droits mais aussi un handicap majeur à leur sexualité.
La mutilation génitale féminine est une pratique très ancienne qui sévit dans des familles de par le monde – en Afrique, en Amérique latine et en Asie majoritairement- en raison de leurs croyances religieuses et socio-culturelles embobinées dans la chosification de la femme et ce, dès son plus jeune âge. Pratiquées souvent sans le consentement de la jeune fille, les mutilations sexuelles féminines regroupent toutes les interventions visant à modifier ou à endommager les parties génitales d’une femme ou d’une fille sans raison médicale.
Les mutilations génitales féminines sont de 4 types :
Le type 1 est la clitoridectomie: il s’agit de l’ablation partielle ou totale du clitoris et/ou du prépuce clitoridien.
Le type 2 est l’excision : elle est la plus pratiquée et consiste en l’ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres avec ou sans excision des grandes lèvres de la jeune fille.
Dans le type 3, on procède au rétrécissement de l’orifice vaginal de la jeune fille, laissant environ 3 mms au plus pour l’écoulement des règles entre autres sécrétions. On l’appelle infibulation.
Le type 4 regroupe les autres types d’intervention comme la ponction, le percement…
En plus d’être réalisées la plupart du temps clandestinement, cette pratique comme vous l’aurez deviné se fait à vif, sans anesthésie et avec des objets tranchants non stérilisés: couteaux de cuisine, rasoir rouillé, ciseaux anciens… enfin tout objet tranchant gardé à cet effet. Les mutilations génitales féminines sont une violation de leurs droits ayant de graves conséquences sur leur santé sexuelle et reproductive et même pire, sur leur vie entière.
En dehors de la douleur atroce qui caractérise cet acte barbare, les infections surviennent souvent en raison des conditions non hygiéniques dans lesquelles se réalise cette pratique, empêchant une bonne cicatrisation et prolongeant la souffrance physique. À côté de cela, des hémorragies, des abcès, des kystes, des ulcérations génitales sont souvent remarqués chez ces femmes et ces filles. Aussi, elles peuvent avoir sur le long terme de la douleur lors des rapports sexuels (dyspareunie) des complications lors de l’accouchement, une dysfonction sexuelle.
Le plus grand traumatisme de la mutilation génitale féminine constitue le traumatisme psychologique et ces dégâts sont souvent irréparables, dans un premier temps parce que la victime a subi un choc violent dans sa féminité et son intimité, mais surtout parce que cet acte est cautionné par la communauté- du moins en partie- et donc la mutilée n’est pas accompagnée. Elle est en proie à l’anxiété, la dépression et certaines fois elles meurent par complications ou par suicide. Les témoignages des survivantes démontrent la profondeur de leur souffrance, et les séquelles sont là, malheureusement pour le reste de leur vie.
Depuis 2012, le 6 février est consacré chaque année comme la journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines. L’occasion de réfléchir à de meilleures stratégies pour réduire le nombre de mutilations génitales féminines dans le monde, mais pour prévenir la santé de celles qui sont à risque tout en accompagnant les survivantes. Nous sommes tous concernés, nous devons tous agir.
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