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NBA : qui sera le MVP de cette saison ?

Joel Embiid, Nikola Jokic, Giannis A.

Il y a une notion très subjective derrière la définition d’un MVP ou du moins de son mot clé, « valuable ». La valeur d’un joueur, son impact réel sur le terrain et sa capacité à faire gagner son équipe sont des critères difficiles à quantifier malgré la pléthore de statistiques qui existent justement dans ce but précis : déterminer qui est le meilleur. C’est la raison pour laquelle, pour certains, ça ne fait aucun doute, Nikola Jokic doit remporter un troisième trophée de suite. L’ironie, c’est que d’autres affirment que le lauréat est Joel Embiid et ils sont eux aussi tout autant convaincus par leur prise de position. Sans compter ceux qui miseraient plutôt sur Giannis Antetokounmpo.

il y a autant de MVP que de définition. Sauf qu’il est un peu trop facile d’en rester là. Après tout, il faut bien un vainqueur. Jokic est le grand favori à une (petite) dizaine de matches de la fin de la saison. Un sondage récemment réalisé par le journaliste Tim Bontemps auprès d’une partie des votants était en faveur du Serbe. La course, si engagée entre de nombreux candidats pendant les trois premiers mois de la saison, semblait déjà pliée. En effet, il convient d’apporter de la nuance et de se rendre compte qu’encore une fois, tout n’est pas simple. Il y a, tout de même, trois joueurs qui se détachent cette saison : Nikola Jokic, Joel Embiid et Giannis Antetokounmpo. Luka Doncic, de son côté, a perdu pied en même temps que les Dallas Mavericks. Jayson Tatum, bien qu’excellent, paraît un peu en-dessous malgré la belle saison des Boston Celtics. La lutte entre le trio de tête est peut-être plus serrée qu’elle n’y paraît.

Joel Embiid

Joel Embiid

Le Camerounais peut encore être élu MVP cette saison. Une question qui se pose parce que le pivot All-Star des Sixers est en pleine bourre. Il atteint son pic de forme au meilleur moment de la saison puisque ses performances récentes vont forcément rester dans les esprits des membres du panel qui vont voter d’ici quelques semaines. Ça a clairement son importance.

L’an passé, N. Jokic a notamment battu Embiid en finissant très fort (29 points de moyenne après le All-Star Game contre 26 avant) avec même 38 pions de moyenne sur les quatre derniers matchs disputés en avril. Pareil pour Giannis en 2019. Il avait fini les trois derniers mois à 30, 29 et 34 points par match alors qu’il était sur des pointes à 25, 28 et 25 sur les trois premiers. La récompense a beau concerner l’ensemble de la saison, les votants restent des humains et les matches les plus récents sont, par définition, plus frais dans leurs têtes.

Ce n’est pas comme si Embiid avait attendu le mois de mars pour briller. Il est excellent et régulier depuis octobre. Avec par exemple seulement 5 matches sous les 25 points ; ce qui reste une performance assez impressionnante. Le joueur de 28 ans n’a sans doute jamais atteint ce niveau de domination physique et technique. Il est à son apogée et il fait des dégâts contre chaque équipe, chaque défense, chaque stoppeur. Des prestations dignes d’un MVP.

Nikola Jokic

Nikola Jokic

Les points ne font pas tout. Jokic marque 7 points de moins qu’Antetokounmpo et 9 de moins qu’Embiid mais ça ne le rend pas moins « valuable ». Bien au contraire, c’est sans doute bien meilleur signe pour les Denver Nuggets quand il s’applique surtout à impliquer tous ses camarades pour les mettre en rythme, rendant ainsi l’attaque de l’équipe encore plus imprévisible. Il est à 24 points et presque 11 passes lors des victoires des siens. 26 et 7 dans les défaites. Ça risque d’être d’ailleurs le plan en playoffs : le laisser marquer et le couper des autres. Il sait le faire, bien sûr, mais la franchise du Colorado perd de sa splendeur quand il devient plus scoreur que playmaker. De toute façon, c’est un autre sujet, revenons au MVP.

La majeure partie des métriques avancées témoignent en faveur du Serbe. C’est la plaque tournante des Nuggets. D’un côté, c’est aussi ce qui explique le fait que Denver tourne moins bien dès qu’il sort, ce qui fait gonfler toutes les stats ON/OFF du bonhomme depuis trois ans. C’est quasiment impossible de reproduire le même système de jeu dès que Jokic n’est pas là. Et sans un vrai guard très fort au scoring – Jamal Murray n’est pas encore revenu à son meilleur niveau – l’adaptation est difficile.

James Harden peut prendre le relais à Philly. Jrue Holiday, Khris Middleton ou même simplement la rigueur défensive de Milwaukee peuvent parfois suffire sans Giannis. Denver n’a pas forcément une équipe beaucoup moins forte mais elle est simplement moins armée pour survivre sans sa superstar. Du coup, est-ce que ça le rend plus ou… moins « valuable » ? Le terme dépend finalement du contexte dans lequel chacun se trouve.

Giannis Antetokounmpo

Giannis Antetokounmpo

Le « Greek Freak » est le troisième larron un peu trop souvent oublié dans cette course pour le trophée. Il est sans doute le meilleur joueur du monde. Une partie du public tend d’ailleurs à confondre basketteur le plus fort de la planète et meilleur joueur de la saison. Mais ça joue tout de même puisqu’au final. Antetokounmpo est probablement le type le plus dominant de la NBA. Il a atteint une telle régularité dans l’excellence que ses moyennes en deviennent presque banales. En temps normal, cela ne le devrait pas.

Son impact des deux côtés du terrain dépasse les statistiques. Le « eye test » est peut-être le plus éloquent pour Giannis que pour n’importe quel autre des candidats. Sa puissance, son explosivité, sa vélocité, sa combativité… tout cela ressort à l’écran et cela dégage une impression de supériorité assez bluffante.

Qu’il soit élu ou non, Giannis Antetokounmpo confirme année après année qu’il est bien parti pour faire une carrière absolument incroyable. Déjà champion, deux fois MVP, DPOY… un « All-time Great », sans aucun doute.

Les statistiques brutes sont impressionnantes pour chaque joueur :

  • 33,4 points, 54% aux tirs, 35% à 3, 85% LF, 10 rebonds, 4,1 passes, 1,1 steal, 1,6 block en 35 minutes pour Embiid
  • 31,5 points, 54% aux tirs, 28% à 3, 65% LF, 11,9 rebonds, 5,5 passes, 0,7 steal, 0,8 block en 32,6 minutes pour Giannis
  • 24,7 points, 63% aux tirs, 40% à 3, 81% LF, 11,9 rebonds, 10 passes, 1,2 steal, 0,7 block en 33,8 minutes pour Jokic. Ce dernier peut devenir le troisième joueur de l’histoire à finir une saison en triple-double après Oscar Robertson et Russell Westbrook. Un accomplissement incroyable pour un pivot.

La fin de la saison est pour très bientôt ; les places pour les playoffs et le play In ne sont pas encore sûres. Les prédictions pour le titre de champion NBA cette saison sont de plus en plus minimes car certaines équipes se la jouent dure.

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