Il y a un vieux dicton qui dit : “le pape meurt mais la papauté ne meurt pas” mais nous osons ainsi le reprendre et dire que : “la reine meurt mais la royauté ne meurt pas”, pour parler du couronnement de Charles III au Royaume-Uni qui fait de lui le premier roi britannique couronné au XXIe siècle et le plus vieux à être sacré au pays.
La monarchie britannique est une structure gouvernementale fondée sur le système de Westminster (une monarchie parlementaire) dans lequel un monarque héréditaire est le souverain du Royaume-Uni et de ses territoires d’outre-mer et le premier ministre qu’il désigne est le chef du gouvernement, responsable devant la Chambre des communes. Autrefois, les règles de succession donnaient priorité aux héréditaires mâles. Mais depuis 2011, le trône revient à l’enfant le plus âgé du régnant, qu’il soit un homme ou une femme, puis à ses descendants. Sans postérité directe, le trône revient aux frères ou sœurs du roi par ordre de naissance.
Ayant succédée à son père Georges VI prématurément décédé, après abdication de son oncle Edward VIII en 1952, la reine Elizabeth II, née Elizabeth Alexandra Mary Windsor, a été sacrée le 2 juin 1953 reine du Royaume-Uni et a aussi eu la légitimité d’être à la tête de la communauté des nations (commonwealth of nations) qui est aujourd’hui composée de 56 états souverains. Décédée le 08 Septembre 2022, elle a exercé son autorité pendant sept (7) décennies sur ses sujets.
La sixième femme à siégér sur le trône britannique et son mari, le prince Phillipe ont eu ensemble 4 enfants : Charles, le prince de Galles, parfois appelé duc de Normandie, Anne du Royaume-Uni, Edward D’Edimbourg et Andrew d’York. Charles, étant l’aîné, a été l’héritier du trône. À la mort de sa mère, il y a accédé le même jour, il est ensuite proclamé par le conseil d’accession le 10 septembre 2022 et est couronné le 6 mai 2023 ainsi que son épouse Camilla Parker Bowles, née Camilla Shand comme roi et reine consort du Royaume-Uni et des autres royaumes du Commonwealth.
Le couronnement
Les préparatifs des festivités relatives au couronnement du roi Charles III, ont commencé à se faire bien avant le décès de la reine dans les coulisses du palais de Buckingham. À cette opération menée par les employés, a été attribuée le nom de code “Golden Orb (orbe d’or)” qui désigne l’objet en forme cercle encore appelé orbe crucigère que tiendra le roi lors de la cérémonie ; une sphère dorée surmontée d’une croix, symbole d’autorité. Le comité de son couronnement est présidé par Edward Fitzalan-Howard, 18e duc de Norfolk, qui détient la fonction héréditaire de comte-maréchal.
La cérémonie a eu lieu à l’abbaye Westminster à Londres. Comparativement aux précédents couronnements, il y a eu des modifications de façon à laisser paraître d’autres cultures, religions et communautés à travers le Royaume-Un, et a été de plus courte durée que celle de la reine Elizabeth II. Il faut aussi noter que le cortège a été moins dense.
Il y a eu trois moments marquant le couronnement du roi :
- Avant : la procession royale
- Pendant : le sacre du roi et de la reine consort
- Après : la Parade jusqu’au Buckingham Palace et ensuite les célébrations publiques : le grand déjeuner du couronnement qui s’est déroulé le 7 mai 2023 et le concert du couronnement qui lui, a lieu le même jour au château de Windsor
La procession Royale
Le procession du roi a suivi un parcours partant du palais Buckingham pour arriver au lieu de son intronisation. Charles III et son épouse Camilla ont quitté le palais de Buckingham à bord du carrosse Diamond Jubilee State Coach, tiré par six chevaux, utilisé à partir de 2014 par Élizabeth II lors des cérémonies d’ouverture du Parlement. Le couple royal est accueilli à l’abbaye de Westminster par des membres du clergé. Le long cortège officiel était formé de nombreux dignitaires civils et religieux.
Le couronnement du roi et de la reine
La cérémonie a commencé par l’onction du roi (qui a été faite pour la première fois avec une huile purement végétale), qui est un acte symbolique marquant son entrée spirituelle dans la royauté suivie de son couronnement et son intronisation.
Le roi, assis sur la King Edward’s Chair, est oint par l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby qui dépose ensuite sur sa tête la couronne Saint Édouard. Pour signifier son accession au trône, 3 regalia lui sont remis: l’orbe d’or, le sceptre à la croix tenu dans sa main droite qui représente son autorité civile et le sceptre à la colombe, symbole de son pouvoir spirituel et pastoral.
La reine consort est couronnée avec la couronne de la reine Mary, initialement fabriquée pour l’épouse du roi George V lors de leur avènement en 1911. L’officiant lui présente également le bâton de la reine consort surmonté d’une colombe et le sceptre de la reine consort avec croix.
2300 invités ont pris part à la cérémonie. Des chefs d’État, des représentants monarchiques étrangers et des célébrités internationales parmi lesquels Justin Trudeau, le prince Albert, Emmanuel Macron accompagné de sa femme Brigitte, Katy Perry, le chanteur Lionel Richie…
À la suite de cette célébration solennelle, le roi est béni par le primat catholique d’Angleterre, le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster. C’est la première fois depuis le XVIe siècle qu’un cardinal assiste au couronnement d’un roi britannique.
Parade jusqu’au palais de Buckingham
Après cela, le couple royal s’installe dans un carrosse autre que celui qui a été utilisé pour la procession pour retourner au palais. C’était le Gold State Coach tiré par huit (8) chevaux. Le parcours du retour n’ a pas changé mais a été un peu plus massif. Arrivés au palais, ils apparaissent au balcon, accompagnés de toute la famille royale pour saluer les Britanniques.
Pourquoi le nom de Charles III ?
Pour son entrée en fonction en tant que roi, Charles Philip Arthur George devait choisir un nom comme il en a toujours été coutume pour les monarques précédents. Il avait le choix entre George VII en hommage à son grand-père et le nom Charles III pour lequel il a opté.
Pour certains c’est un choix stratégique qui marque la continuité d’un nom en quelque sorte abandonné depuis plus de trois (3) siècles. Ayant toujours été ainsi connu, le roi a décidé de conserver cette dénomination lors de son accession au trône, en devenant ainsi Charles III. Cependant d’autres voient cela comme un mauvais présage en s’appuyant sur l’histoire des deux Charles qui l’ont précédé et auxquels on attribue souvent le nom de “rois maudits”. Le premier fût condamné et décapité pour haute trahison et le second a dû faire face à la peste noire de 1665 et le grand incendie de Londres un an plus tard, et mourût d’une attaque.
Une présomption qui pourrait trouver son sens dans le fait que les caméras de la BBC auraient capturé une silhouette sombre dans l’Abbaye durant la cérémonie et qui a aussi été remarquée par les spectateurs. Certains la comparent à la faucheuse mais il y en a parmi les internautes ayant vu la vidéo, qui avancent qu’il pourrait bien s’agir du fantôme de la princesse Diana, l’ex femme du roi.
La faucheuse, c’est quoi ?
La faucheuse est un personnage à l’allure de squelette vêtu de noir et marchant avec une faux dans la main qui avait la réputation de rendre visite aux habitants pour leur annoncer leur mort prochaine. Ce symbole était couramment utilisé au Moyen-âge.
Dans une interview avec The Newsweek, l’Abbaye de Westminster a éteint ce feu qui enflammait les internautes qui ne s’arrêtaient pas dans leurs spéculations. Il a précisé que l’allure capturée par la BBC était celle d’un bedeau (un employé laïque chargé de maintenir le bon ordre dans L’Église pendant l’office, et plus particulièrement de précéder le clergé dans les processions ou les quêteurs pour leur ouvrir le passage parmi les fidèles).
Comme tout héritier, le prince Charles a impatiemment attendu son tour. Après 70 années d’attente et de préparation, il est le monarque le plus préparé de l’histoire du royaume selon la directrice générale de l’ONG The prince’s Charities. Pour ses partisans, son couronnement est comme une victoire, une soif assouvie. Cependant, une bonne partie de la population préfère son fils William à lui et une autre veut et voudrait la fin de cette monarchie héréditaire. Parviendra-t-il à se faire aimer de la population britannique et réunifier le royaume ? Arrivera-t-il à mettre fin à la malédiction des Charles ou subira-t-il le même sort ? Les questions et les spéculations du public ne s’arrêtent pas depuis le 06 mai dernier. Si sa mère a su moderniser la monarchie, il opte pour une vision plus humble et plus moderne d’elle.
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