“Je t’ai vu claironner que j’étais ton pire cauchemar et qu’entre me sortir du pétrin et m’y enfoncer tu choisirais volontiers la seconde option. Tu me hais plus que tout, je me demande pourquoi. Serais-je l’ex de ta vie ? Mais alors que tu clames haut et fort “Aba èks yo”, moi je peine à me trouver quelqu’un. la cause ? ‘Mwen pase 15 mennaj’”.
Affaire de relations, chacun l’a vécu à sa manière, comme pour l’amour bien-sûr. On nous enfume avec des descriptions les unes plus mirobolantes que les autres de telle sorte que le “Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants” devient l’utopie chérie par beaucoup. Ceci, jusqu’à ce qu’ils se heurtent à la triste réalité car dans la majorité des cas, ce n’est qu’une affaire de pourcentages. Trahisons, mensonges, défauts insupportables, coups de gueule sans raisons, l’avenir de ta relation se résume à “Ki pousantaj ou ka sipòte ?”. Les plus résilients et bien-sûr ceux qui choisissent de prioriser le bon côté des choses finissent par continuer mais pour beaucoup, l’aventure ne tardera pas à s’écourter. Et c’est là qu’on tombe dans le revers de l’amour. Et le schéma habituel c’est “Kòmsi nou sot nan lanmou nou fonw soperye tonbe nan monn èks la anbèt”. Et pour vous dire, ce monde n’est pas aussi rose que celui de l’amour.
La personne qui jadis était notre bouclier, celle qui était le centre de notre univers devient automatiquement notre pire cauchemar. Ex diabolisé, ex qui joue la comédie pour se faire accepter par peur de la rancœur, ex vindicatif, ex qui joue à la victime, ex qui pense avoir été un sale con ou qui l’est effectivement, nous en avons connu de tous.
Mais ce qui frappe le plus, c’est notre rapidité à changer de veste. Pas dans le sens de trouver un ou une autre partenaire mais plutôt celui de catégoriser la personne en face. On passe automatiquement du “Bae, choupinou, mon sucre d’orge…” et tout ce qui va avec au sempiternel “Gwo soulye, gwo gonm, ti pa bon…” que nous préférerions ne jamais connaître. Le refrain habituel est bel et bien “Aba èks yo”.
Pou premye soti emisyon DWA N, k ap fèt jou k ap 18-01-2023, ke pwofesyonèl jiridik nou, @NidgerPaul, ap anime an, n ap resevwa, @Winniehugot ki se yon espesyalis nan koze proriyete entelektyèl, ak atis nou, @Paskamusic ⚖️🎶 https://t.co/pRXOgHUgTy pic.twitter.com/ZpwxklUsXl
— BÈLIDE MAGAZINE (@BelideMagazine) January 16, 2023
Une haine justifiée ou la colère de la séparation qui perdure ?
Ce qui est sûr, c’est qu’après une rupture les sentiments négatifs ne manquent pas mais la colère est celui qui prédomine. On veut lui dire ses quatre vérités. Pourquoi nous quitter ? Pourquoi cette personne a agi ainsi jusqu’à nous pousser à la reléguer dans cette catégorie ? Ce qu’il faut comprendre c’est que la colère est normale dans ces cas. Une rupture c’est comme un deuil et l’on devra passer par plusieurs étapes avant de pouvoir s’en sortir. Mais le hic, ce sera de faire en sorte que cette colère ne se transforme pas en haine. Prendre du recul aussi. Ce n’est pas un chien ou un porc juste parce qu’il t’a quitté et même si ses actes étaient répréhensibles, il reste quand même un humain.
Tout se décide aussi sur comment a pris fin la relation. Je peux ne pas pouvoir être le meilleur ami de mon ex mais je peux quand même lui parler comme deux personnes mâtures et non des enfants perdus. Et si les faits ne me permettent pas de le faire ainsi, je m’abstiendrai de le côtoyer car c’est mon bien-être avant-tout. Mais le phénomène “Èks bay pwoblèm” ne s’arrête pas là.
Li pase twòp
Comme s’il y avait un barème à ne pas dépasser, ceux qui se trouvent dans la catégorie “Prete kalkilatris pou konte konbyen èks yo pase” sont souvent mal vus et l’on ne s’étonnera pas que ce soient les femmes les plus visées. L’homme fait figure de “jennjan” qui a acquis beaucoup d’expériences avec ses dizaines de conquêtes alors que son homologue féminin est traité de tous les qualificatifs imaginables. Attention, ce n’est pas du féminisme mais juste une petite description de la réalité courante.
Ce que l’on doit savoir c’est que la valeur d’une femme ne peut et ne saurait se baser sur le nombre d’hommes l’ayant connu. Elle est libre de choisir avec qui elle veut être. Et c’est précisément ce cas de figure trop conservateur qui nous donne cette catégorie de femmes qui, malgré le fait qu’elles souffrent dans des relations qui ne leur conviennent pas, se sentent obligées de continuer.
De plus, cette situation peut se révéler avoir des causes auxquelles nous n’aurions jamais pensé. Avec une personne souffrant de dépendance affective ou qui a peur de la solitude sous toutes ses formes, ne vous étonnez pas qu’elle parte de relations en relations tel un papillon qui butine. Quelqu’un pour qui le crédo n’est autre que “Mon bien-être avant tout” aussi n’aura aucun problème à laisser quelqu’un avec qui elle ne se sent pas aimée pour entamer une nouvelle aventure. Une amie me répétait toujours ce conseil de sa grand-mère : “Mezire kantite soulye w ka mezire jiskaske w jwenn sa k bon pou ou a”.
À chacun sa vie, ses règles. À chacun aussi son ou ses types d’ex. Le mien m’a trompé, la tienne t’a escroqué, le tien a été le pire menteur qui soit, qu’importe, ils restent quand même des gens avec qui on a partagé une partie de notre passé. Et si ces souvenirs sont amers, pensez à les rayer, dans le cas contraire chérissez-les. Ne laissez pas la haine vous consumer et comme on le dit souvent, sur cette terre, le mieux c’est de profiter de chaque parcelle de cette vie et je doute fort que ce soit en rouspétant contre vos ex ou en vous blâmant d’en avoir trop que vous y arriverez. Vivez, aimez et retenez bien le slogan “Se damou n vin damou”.
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