Lettre ouverte à Haiti
- Culture Société
Oggi Regis
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Chère Haïti,
En ce 18 mai, ton drapeau s’élève une fois de plus, symbole d’une histoire forgée dans le feu de la résistance, dans la quête de liberté et de dignité humaine. Il y a 222 ans, tes enfants, las de l’oppression, ont uni leurs forces pour donner naissance à ce que tu représentes : une nation fière, noire et libre.
Mais aujourd’hui, que reste-t-il de cet idéal ?
Le bleu et le rouge flottent encore, mais souvent au-dessus de rues silencieuses, de quartiers meurtris, de rêves interrompus. Tu souffres, Haïti. Tu souffres des balles perdues, des routes bloquées, de la faim, du désespoir. Tu souffres d’un abandon chronique, d’un avenir toujours repoussé, d’une mémoire piétinée.
Et à vous, dirigeants — passés, présents, et peut-être futurs — nous posons cette question : à quoi servez-vous, si ce n’est à défendre la vie, la dignité et les espoirs du peuple haïtien ?
Le drapeau que nous saluons aujourd’hui ne doit pas être un simple tissu qu’on agite pour les caméras. Il doit être un engagement vivant. Un rappel de l’héritage de Dessalines, Catherine Flon, Pétion, Christophe et tant d’autres qui ont bâti, au prix du sang, la première république noire libre du monde.
Le peuple haïtien est résilient, oui, mais il n’est pas inépuisable. Il mérite mieux que de survivre, il mérite de vivre.
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En cette date si symbolique, nous ne voulons pas de discours vides ni de promesses recyclées. Nous voulons des actions courageuses, de la gouvernance responsable, de la sécurité pour nos enfants, de l’éducation accessible, de la justice pour les victimes, du respect pour nos travailleurs… Un pays pour tous, pas seulement pour quelques-uns.
Haïti ne doit pas mourir et ne mourra pas. Elle ne doit pas tomber et ne tombera pas. Mais elle attend, avec impatience, que ses dirigeants se montrent à sa hauteur.
À 222 ans, notre drapeau nous rappelle que nous avons déjà vaincu l’impossible. À vous maintenant d’en être dignes.
Pour Haïti, avec Haïti, et toujours.
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