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À la rencontre de Jean-Baptiste Périclès

Jean-Baptiste Périclès

Le monde a toujours été fasciné par l’art qui lui, sert de liaison entre le réel et l’imaginaire, et entre l’imaginaire et les émotions. Des statues, des sculptures, des tableaux, des œuvres artisanales, de la bonne musique, de la poésie… tous, laissant voir le côté pittoresque de la vie. Faisant voyager au-delà de ce que l’on entend et voit, ils laissent jouir et vivre de la magie de l’imagination et de la créativité des différents artistes et artisans. Chaque pays a connu un moment de son histoire où l’art a pris son plein essor.

Le mouvement indigéniste qui a pris naissance en Haïti au début du 20e siècle, était marqué par une sorte de retour aux sources ; privilégiant l’histoire, la géographie, les paysages, le folklore et la culture d’Haïti. Le local à commencer à y être mis en valeur mais on a dû attendre jusqu’à l’époque contemporaine, entre 1950 et 1960 pour que le goût du peuple pour la couleur locale ait pris son vrai sens. Ces années étaient marquées par l’épanouissement de l’art et du tourisme haïtiens. C’est à cette époque qu’appartient Jean-Baptiste Périclès, un artisan Haïtien qui maîtrisait l’orfèvrerie et la pratiquait avec son propre style et tant d’originalité. Mais qui était-il vraiment ? En quoi son œuvre était-elle différente des autres ?

Jean-Baptiste Périclès est né à “Gran Lakou Vilaj Limonad”, au Cap-Haïtien, un mardi 24 Juin de l’année 1930. Entre 1950 et 1955, il entre chez les frères Salésiens pour des études en orfèvrerie, un métier pour lequel il a manifesté son amour très tôt après ses études classiques. Il était aussi un amant du dessin. En 1956, il ouvre son atelier de travail à la rue Geffrard de Port-au-Prince. Ce n’était pas seulement un atelier d’orfèvrerie, c’était aussi un espace de rassemblement de plusieurs artistes haïtiens pour discuter autour des sujets touchant l’art (peinture, musique, Artisanat…). Non seulement Périclès vendait ses œuvres, mais il a aussi manifesté ouvertement de l’intérêt pour l’art en soi.

Son orientation vers cette carrière a fait suite au succès et aux éloges faites d’une pièce qu’il a offerte en cadeau à des amis qui se mariaient. C’est en 1959, qu’il expose une de ses premières œuvres baptisée : “la dernière scène”, au salon des Arts d’André Galliano.

Son inspiration était au départ d’origine biblique mais par la suite, il l’a orientée vers la culture locale, de façon progressive. Il a aussi quelques fois emprunté des idées à certains modèles de l’Egypte antique.

Pour fabriquer ses pièces, Jean-Baptiste utilisait des métaux tels que le bronze et le cuivre dont il avait découvert le potentiel, la malléabilité et les couleurs fascinantes avec Winny Chenet, une habituée des métaux. Un choix qui a fait la particularité de ses créations par rapport à celles de ses frères orfèvres qui utilisaient la tôle des bidons d’huile pour leurs pièces. Le Capois a principalement utilisé le cuivre dans la confection de ses bijoux, dits bijoux Périclès mais il allait tenter avec succès de le mettre en valeur sur de grandes feuilles de métal en formant des motifs, des silhouettes…

Certains de ses bijoux figurent dans plusieurs documents de promotion du pays. C’est auprès des femmes que l’œuvre de Périclès a connu plus de succès avec ses bijoux et accessoires de mode. Apprécié par des étrangers, ses travaux étaient disponibles dans les boutiques les plus prestigieuses du pays et dans son atelier.

Périclès est mort le 09 janvier 1989. Son atelier n’a fonctionné que 15 années après son décès en raison du fait que des individus mal intentionnés allaient détruire ce patrimoine qui était le fruit d’un travail fait avec amour et passion.

L’œuvre de ce grand orfèvre haïtien a résulté de sa passion pour le métier combinée à son esprit créatif et à son savoir-faire.

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