Shabba alerte : “l’intelligence artificielle ne doit pas détruire nos valeurs”

Le chanteur et musicien Shabba a récemment pris la parole pour dénoncer l’utilisation abusive de l’intelligence artificielle dans la société haïtienne. Connu pour son franc-parler et son attachement à la culture du pays, l’artiste a exprimé ses inquiétudes face à une technologie qui, selon lui, dérègle les repères moraux, culturels et humains.

En effet, Shabba s’est dit profondément préoccupé par la multiplication de vidéos générées par intelligence artificielle, notamment celles où des enfants apparaissent en train de tenir des propos réservés aux adultes. Il a aussi dénoncé la création de musiques faites par IA dont les textes, souvent vides de sens et moralement discutables, circulent librement sur les réseaux sociaux.

“Pou yon moun ou gen kouraj pou w pran imaj 2 timoun kote w monte sou yon aplikasyon IA, ou fè y ap pale de sèks. Nou bliye si timoun yo gen tablèt nan men yo, yo gen aksè a rezo sosyal epi yo tonbe sou yon bagay konsa ? Y ap wè se yon bagay nòmal li ye paske se timoun menm laj ak yo n ap fè di vye koze sa yo…”, a-t-il déclaré.

Pour lui, ces dérives sont le signe d’une société de plus en plus dépendante de la technologie, au point d’oublier la valeur de la décence, de la conscience et du bon sens.

 

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La musique comme outil d’éducation

Toujours fidèle à sa mission artistique, Shabba – dénonçant les musiques faites par l’IA avec des textes triviaux – réaffirme son engagement pour une musique porteuse de sens, éducative et enracinée dans la culture haïtienne. Il appelle les artistes à défendre une musique qui élève les esprits plutôt que de les endormir.

“Mizik se edikasyon”, affirme-t-il.

Il voit dans la musique traditionnelle haïtienne une force éducative et spirituelle qu’il faut protéger face à l’envahissement de productions artificielles. Pour lui, chaque chanson devrait être un outil d’apprentissage et de mémoire, non un simple produit généré par ordinateur.

Shabba a également expliqué qu’il se sent personnellement concerné par les dérives qu’il dénonce. Pour lui, se taire face à l’usage abusif de l’intelligence artificielle serait une trahison envers son pays.

“Se Ayisyen mwen ye. Si bato a ap koule, m ap koule tou. Mwen oblije pale”, a-t-il déclaré.

Par ces mots, Shabba rappelle que préserver la mémoire collective, c’est aussi protéger l’avenir, et que chaque artiste a le devoir d’y contribuer.

Un appel à la responsabilité

Pour Shabba, il ne s’agit pas de rejeter l’intelligence artificielle, mais de l’utiliser avec sagesse et responsabilité. Il invite les créateurs, les parents et les jeunes à faire preuve de discernement dans leur rapport à la technologie.

À travers son message, Shabba rappelle que le vrai progrès n’est pas dans les machines, mais dans la manière dont l’humain choisit de s’en servir.