Au procès de Diddy, Cassie, son ex-petite amie, détaille des “freak-offs” macabres et humiliants (Partie 1)

Les “freak-offs” de Sean « Diddy » Combs ont été longuement décrits mardi, lors de son procès pour trafic sexuel et racket à New York, par Cassie Ventura, son ex-petite amie. Cassie est également celle dont la plainte – notamment pour violences physiques – a déclenché une enquête fédérale contre le magnat du rap, menant à son inculpation pour cinq chefs d’accusation.

Effectivement, selon Cassie, la vidéo dans laquelle on la voit s’enfuir de l’hôtel InterContinental de Los Angeles après avoir été agressée par Diddy a été filmée justement lors de l’un de ces fameux “freak-offs”. Elle a déclaré au tribunal qu’en mars 2016, à l’approche de la première de son tout premier film, elle avait informé Combs qu’elle n’était pas opposée à participer au “freak-off”, mais qu’elle craignait d’être blessée ou trop fatiguée avant l’événement. À l’hôtel, a-t-elle raconté, elle a été soudainement frappée à l’œil par Combs, ce qui lui a causé des ecchymoses au visage. Elle a alors fui la chambre pendant qu’il était « aux toilettes ou au téléphone ». Les jurés ont visionné, pour la cinquième fois en deux jours, la vidéo de l’agression violente qui a suivi.

La relation tumultueuse entre Combs et Cassie a duré une décennie, depuis que la chanteuse de R&B avait signé sur son label, Bad Boy Records. Dès le premier jour de son témoignage, Cassie, aujourd’hui enceinte, a décrit en détail les accès de violence fréquents et les relations sexuelles sous l’influence de drogues auxquelles elle aurait été contrainte dans des chambres d’hôtel, souvent initiées par Combs, dont elle affirme avoir été la victime, subissant ses abus et son contrôle coercitif.

Sean “Diddy” Combs est inculpé de cinq chefs d’accusation. Il est notamment présenté comme l’initiateur de ces “freak-offs” sinistres et dépravés.

Les procureurs fédéraux l’accusent d’avoir, pendant deux décennies, abusé de femmes, organisé un réseau de trafic sexuel et de proxénétisme, et transformé son empire musical et de la mode en une véritable entreprise criminelle.

A noter que Combs a été arrêté à Manhattan en septembre et est détenu depuis dans une prison de Brooklyn. Dans un acte d’accusation comprenant cinq chefs, il est poursuivi pour trafic sexuel, racket et transport de personnes à des fins de prostitution. Il a nié l’ensemble des accusations et plaide non coupable.

La procureure Emily Johnson a posé des centaines de questions à Cassie Ventura au cours des sept heures qu’a duré son témoignage mardi, portant principalement sur sa relation avec Combs.

Ventura a déclaré qu’à ses débuts chez Bad Boy, son manager devait travailler avec un bras attaché symboliquement dans le dos, car toutes les décisions devaient être approuvées par Combs. Leurs conversations tournaient fréquemment autour de son corps et de son apparence.

« L’apparence était très importante pour lui », a déclaré Ventura. « Nous avions beaucoup de discussions à propos de mon corps, de la façon de maintenir une certaine silhouette ».

Elle a également témoigné qu’elle était souvent punie par Combs lorsqu’il désapprouvait son comportement : son personnel venait alors lui confisquer ses biens, notamment ses bijoux et sa voiture, et elle pouvait être expulsée de son appartement.

L’implication du personnel de Combs, tant dans la surveillance de Ventura que dans les crimes reprochés à leur patron, constitue un élément essentiel pour les procureurs fédéraux. Elle permettrait de démontrer l’existence d’une organisation criminelle structurée, condition nécessaire à la qualification de racket.

Suite de l’article à venir

Dimitry S. François

Related post

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *