Vensy fait son grand come back avec l’EP « Rèv nan yon rèv »

Vensy fait son grand come back avec l’EP « Rèv nan yon rèv »

Allier musique et études professionnelles n’est pas chose aisée, mais c’est pourtant ce qu’est en train de réaliser Vensy avec brio. De son vrai nom Patrick Bellony Bertrand, ce jeune artiste né à Jacmel a sorti « Rèv nan yon rèv » le 9 Avril dernier, un EP contenant six morceaux où il explore divers thématiques à travers le Rap.

C’est en observant sa mère chanter à l’église que Vensy a commencé à être influencé par la musique dès son plus jeune âge, sans compter le fait qu’il ait un grand frère pianiste et un père directeur d’une école de musique. À huit ans il a débuté l’apprentissage du piano de manière autodidacte. Entre onze et douze ans, il a joué à l’église et lors d’événements culturels. Un peu plus tard, il a commencé à faire du freestyle avec des amis sur des instrumentaux téléchargés, et à écrire ses propres chansons, mais sa première composition titrée « Se ou mwen vle », n’a pas été publiée en raison de l’opposition de ses parents à son intérêt pour la musique.

Malgré la réserve de ces derniers, le natif de Jacmel a sorti plusieurs morceaux, notamment : « Banm yon chans » et « Pou lavi ». Il a ensuite quitté le pays pour le Canada en 2019, afin de poursuivre ses études. S’en est suivi quatre longues années de pause, avant son grand retour avec le single « Mourir à l’intérieur », morceau qui a annoncé le projet actuel, « Rèv nan yon rèv ».

L’EP « Rèv nan yon rèv »

Très polyvalent, Vensy peut surfer sur plusieurs styles musicaux comme l’afro, le R&B ou le compas, mais c’est en tant que rappeur qu’il a sorti son EP le 9 avril dernier, date marquant son 25e anniversaire. « Rèv nan yon rèv » contient six morceaux originaux :

  1. Rèv nan yon rèv
  2. Freaky Vibe (feat. The Voice)
  3. Lettre à ma mère
  4. Desepsyon
  5. M pa gen bann
  6. Nèg yo konnen

Selon l’artiste, le projet explore les illusions et la perception, remettant en question la réalité. Il traite de la façon dont nos sens peuvent nous tromper et de la nature subjective de la réalité. C’est une invitation à l’introspection, une expérience auditive poétique et mystérieuse. C’est aussi une manière pour Vensy d’être authentique, sans se cacher derrière cette tendance de mettre en avant un train de vie luxueux et s’orienter vers l’apologie du sexe et de la violence comme les rappeurs contemporains aiment à le faire.

Sur le track « Lettre à ma mère », Vensy aborde le drame du séisme du 12 janvier 2010 en clamant son amour à celle qui l’a mis au monde, comme une manière pour lui de s’exprimer à travers ce qu’il fait de mieux : envoyer des punchlines lourdes et ciselées. Quant à « M pa gen bann », c’est un plongeon dans le coeur de la vie sexuelle des jeunes, une vie sexuelle marquée par cette réalité où l’endurance est devenue l’un des premiers critères pour choisir les partenaires masculins.

 

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« Nèg yo konnen » est un egotrip hardcore qui tient son style de l’origine même du Rap. Le rappeur a averti la concurrence, n’hésitant pas à envoyer des piques et à clasher, sans pour autant identifier clairement sa cible dans ses rimes. Pour « Freaky Vibe » qui est réalisé en featuring avec The Voice, il s’agit d’une femme qui porte en elle tous les attributs pouvant plaire au rappeur, le track étant une manière de la courtiser façon thug, avec des mots directs et très explicites sur les intentions peu catholiques de l’artiste.

« Rèv nan yon rèv » est un projet qui vaut largement l’écoute, et il est disponible sur toutes les plateformes de diffusion en continu depuis le 9 avril 2025.

Voulant obtenir son diplôme en soins infirmiers cette année, Vensy a su trouver le juste équilibre pour exceller à la fois dans ses études et dans sa carrière musicale, le projet en est la preuve. Avec la collaboration des Producteurs Leson Studio et JK Prod, puis des Beatmakers Morgan To The Beat, Puch’k et Kikis Beat, celui qui a grandi à Marigot a gratifié le public de six beaux morceaux qui ont le don de nous ramener aux racines du Rap : tout pour la culture.

Aux mélomanes et aux fans de Rap qui passeront par là, aller découvrir « Rèv nan yon rèv », peut-être que ce projet fera jaillir en vous l’étincelle qui vous poussera à partir à la poursuite de vos propres rêves.

Herbert Nerette

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