Dès qu’on prononce le mot gastronomie, certaines personnes pensent automatiquement à l’acte de manger, et le réduit donc à sa seule fonction de consommation. D’autres l’assimilent plutôt au fait de cuisiner, alors que c’est un concept beaucoup plus vaste. Pour dissiper les doutes, une définition de la gastronomie s’impose.
Jean-Pierre Poulain (sociologue français) définit la gastronomie comme un ensemble constitué d’objets, de savoir-faire et de connaissances liés à l’espace social alimentaire d’une communauté. Il s’agit des manières de cuisiner, des manières de manger et de boire qui portent en elles une part de l’histoire et de l’identité d’un groupe donné. Ces objets peuvent être les ustensiles de cuisine ou tout autre outil utilisé dans la préparation d’un plat ou d’une boisson.
Si l’on peut parler d’identité, c’est que la gastronomie est le reflet même de la culture, ou encore l’une de ses expressions les plus authentiques. On ne peut prétendre connaître un peuple sans n’avoir jamais goûté à sa cuisine. Sur ce point, partout à travers le monde, des voix s’élèvent pour témoigner de l’excellence de la gastronomie haïtienne.
Caractéristiques de la gastronomie haïtienne
La gastronomie haïtienne est connue pour être très métissée, du fait des influences de plusieurs ethnies qui ont peuplé l’île à une époque. Une autre caractéristique notable est le large assaisonnement des plats, qui ont tendance à être épicés. Les traditions culinaires d’Haïti sont marquées par des apports venants principalement des Taïnos (la forte utilisation d’herbes aromatiques), de la France et de L’Espagne (l’intégration des vins, de la fromage et des couverts de table) et du continent Africain (l’importance des épices, la forte consommation de viande, surtout pour le poulet). Ces influences sont le résultat d’événements historiques qui ont façonné l’être haïtien d’aujourd’hui.
Dans la gastronomie, on parle souvent de plats typiques. Cela fait référence à des préparations culinaires à haute valeur symbolique et hautement représentatives de la cuisine haïtienne. On a le riz national, la soupe au giraumon, le riz au djon-djon, le griot accompagné de bananes pesés, le riz collé et le tchaka, pour ne citer que ceux-là. Certaines régions possèdent aussi des éléments gastronomiques typiques qui font la fierté de leurs habitants. Comme le konparèt de Jérémie, le fameux clairin de Saint-Michel, le riz au lalo de l’Artibonite, la Dous Makòs de Petit-Gôave, le tonmtonm de la Grande-Anse etc.
Côté boisson, on n’est pas en reste. On ne peut pas mentionner notre bière Prestige, récompensée à plusieurs reprises sur la scène internationale. Sans oublier le très réputé rhum Barbancourt, le mabi, l’acassan, la crèmasse et tous les jus naturels qui ont procuré d’énormes plaisirs à diverses papilles gustatives.
Un savoir-faire ancestral
Parler de la gastronomie haïtienne, c’est aborder la question des connaissances mobilisées pour concocter d’excellents plats, sans rester l’esclave d’une recette. Une facette de notre cuisine est cette transmission informelle qui se fait entre générations sans pour autant perdre un iota de qualité. C’est aussi parler du savoir-faire de nos grands-parents qui savaient et qui savent transformer n’importe quel plat basique en une expérience gustative hors du commun. En définitive, la gastronomie haïtienne c’est l’art du bon goût à son paroxysme.
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