Vanessa Jeudi est aujourd’hui connue de tous. Ce n’est plus la petite fille qui chantait le gospel avec ses parents à l’église sous l’admiration obnubilante des fidèles ; elle est maintenant une artiste professionnelle qui embrasse l’art dans une dimension jusque-là non exploitée à fond par ses prédécesseurs.
Chanteuse, compositrice, auteure, pianiste, directrice artistique… Vanessa Jeudi a, à son jeu, plusieurs pions qu’elle déplace volontiers pour faire vivre l’art en son sein et à sa manière. Se démarquant du lot par son style et son rythme, Vanessa Jeudi s’identifie comme une chanteuse de ce qu’on appelle musique noire, style de musique comme le gospel, le rap, la soul, le blues, le vodou jazz, ce dernier étant en pleine construction en Haïti avec l’artiste.
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Vanessa Jeudi a étudié la musique à l’Ecole Nationale des Arts (ENARTS) et la psychologie à la Faculté des Sciences Humaines. Elle est aujourd’hui la directrice artistique de Bossal Mizik et travaille sur d’autres projets en rapport avec l’audio visuel. Ses convictions décoloniales, son attachement au vodou et à la culture ne manquent jamais dans les productions de la militante féministe. Si l’on écoute de plus près, on verra bien qu’il y a forcément un message de déconstruction mentale de certains clichés, stéréotypes… Qu’elle soit en concert avec des associations comme 4 chemins, nègès mawon, papjazz ou à regleman afè popilè, sur scène dans une pièce… Vanessa Jeudi emporte toujours loin par sa voix, sa musique et son engagement. Elle dégage force, énergie, vibration et connexion avec son public quel que soit son rôle.
Quatre (4) titres en solo, près d’une dizaine de collaborations, Vanessa Jeudi avance, se construit, crée et se laisse guider par la lumière. Sa musique décrite “NANM” révèle beaucoup de choses sur l’artiste et lui permet d’exprimer ses idées et convictions. Par exemple, “Sa Je Pa Wè” est une musique de Vanessa où elle parle de violences, de massacres, de féminicides , d’exode, de migration… De nos parents, de nos amis tombés sous les balles assassines ou obligés de quitter le pays pour sauver leur peau, ou mieux leur vie. Cette chanson s’avère être un devoir de mémoire envers ces morts, un appel à la justice, et une exposition de notre situation actuelle.
Vanessa Jeudi, quoiqu’avec un public select, vise tout le monde à travers sa musique : toute âme assez ouverte pour écouter de la bonne proposition. L’un des plus grands souhaits de Vanessa c’est qu’elle souhaite que les artistes arrivent à vivre pleinement de leurs œuvres. Les deux albums sur lesquels l’artiste a largement travaillé en collaboration avec d’autres artistes du regroupement : “Liminasyon” et “TRIAKK” (Tribilasyon ak Kè Kontan) en sont la preuve. Vanessa Jeudi aime l’art et se dédie à l’ouvrage. Elle conseille à tous les jeunes de se chercher tous les jours et de vivre ce qu’ils ont envie de vivre, à fond.
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— BÈLIDE MAGAZINE (@BelideMagazine) December 26, 2022
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