
Le lait de cafard : un “super-aliment” qui attire l’attention des scientifiques

Depuis quelques années, une découverte étonnante attire l’attention du monde scientifique : le “lait de cafard“. Non, il ne s’agit pas d’un lait liquide comme celui de la vache, mais d’une substance produite par une espèce bien particulière de cafard, le Diploptera punctata, originaire du Pacifique.
Contrairement à la majorité des cafards qui pondent des œufs, le Diploptera punctata est vivipare : il met bas des petits déjà formés. Pour nourrir ses embryons, il produit une substance nutritive sous forme de cristaux protéiques (ce qu’on appelle le “lait de cafard”).

Ces cristaux, que les chercheurs ont analysés, se révèlent être une véritable bombe nutritionnelle. Ils contiennent :
– des protéines complètes (avec tous les acides aminés essentiels),
– des lipides (graisses de bonne qualité),
– et des sucres.
En termes de concentration, le lait de cafard serait jusqu’à trois fois plus nutritif que le lait de vache.
Pourquoi cela intéresse les chercheurs ?
Si cette découverte fascine, c’est parce que le lait de cafard pourrait inspirer de nouvelles solutions dans plusieurs domaines :
– Nutrition et durabilité : Dans un monde en quête d’alternatives protéiques durables, les insectes apparaissent comme une option sérieuse. Le lait de cafard, bien qu’impraticable à produire directement, pourrait inspirer des suppléments alimentaires à haute valeur nutritive.
– Médecine et pharmacie : Les cristaux de ce lait se digèrent lentement, libérant progressivement les nutriments. Ce mécanisme intéresse la recherche pharmaceutique pour concevoir des médicaments à libération contrôlée ou des aliments énergétiques pour des cas spécifiques (patients dénutris, astronautes, etc.).
– Biotechnologie : Plutôt que d’élever des milliards de cafards, les scientifiques étudient la possibilité de synthétiser ces protéines en laboratoire. Cela permettrait d’utiliser la structure unique du lait de cafard sans avoir recours directement à l’insecte.
Un aliment de demain ?
Pour l’instant, inutile de paniquer : personne ne boit de lait de cafard au petit-déjeuner. La recherche en est encore au stade expérimental et vise surtout à copier son fonctionnement.
En résumé, le lait de cafard n’est pas destiné à remplacer le lait de vache, mais il représente une source d’inspiration scientifique majeure. Derrière cette découverte se cache peut-être l’avenir de la nutrition durable ou de nouveaux traitements médicaux.
Sources : Sejong University (2024), NSF Public Access Repository (2020), Royal Society of Chemistry (2023)