Samine Saintil, jeune haïtienne passionnée de droit international privé, franchit un cap majeur cet été en tant que boursière de l’Académie de Droit International de la Haye (Hague Academy of International Law) pour les cours d’été de droit international privé. Une bourse que seulement 15% des auditeurs en ont droit. À noter que sur environs 250 auditeurs provenant de 74 États différents, Samine devient l’unique haïtienne à nous représenter à la Haye cette année du 29 juillet au 16 août 2024 au palais de la paix situé à la Haye
Après des études secondaires au Lycée Marie-Jeanne, Samine a poursuivi ses études en sciences juridiques à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques (FDSE). En 2021, face à la situation socio-politique difficile en Haïti, elle a décidé de poursuivre son cursus en France à l’Université Lumière Lyon 2, où elle a obtenu une licence en droit privé. Sa soif de savoir l’a ensuite conduite en Suisse, où elle a participé à un échange Erasmus à l’Université de Fribourg, enrichissant ses connaissances en droit comparé. Aujourd’hui, Samine poursuit un master en droit des affaires à l’Université de Bordeaux. En parallèle de ses études, Samine s’est engagée dans le bénévolat. En Haïti, elle a contribué aux Éditions Choucoune en tant que bénévole pour “Livres en folie” pendant deux ans. Depuis son arrivée en France, elle est active au sein de l’Unicef et de l’ONU Femmes France. Elle est également membre de Toastmasters International, où elle occupe le poste de secrétaire du club Amaryllis.
Son engagement et sa passion pour le droit l’ont conduite à postuler pour la bourse de l’Académie de droit international de La Haye. Selon Samine, le droit international privé est en pleine expansion, et avec la mobilité croissante des personnes et des échanges commerciaux, il est crucial de comprendre les règles qui régissent ces interactions internationales. L’Académie de La Haye, reconnue pour son excellence en droit international, représente une opportunité précieuse pour elle de construire sa vie professionnelle.
La nouvelle de sa sélection en tant que boursière a été une surprise joyeuse. En effet, le 28 mars, alors qu’elle était en Suisse pour son échange, un email intitulé « Scholarship Bourses » a éveillé en elle une joie immense, surpassant même la faim qu’elle ressentait à ce moment-là. Le fait d’avoir été choisi parmi les 15 % des candidats éligibles lui a donné un nouvel élan et une confiance renouvelée.
Les cours d’été en droit international privé à La Haye représentent déjà une expérience inédite et inoubliable pour Samine. Elle espère après, développer une compréhension approfondie des défis du droit international privé, notamment en matière d’arbitrage international, et affiner ses compétences professionnelles. Elle promet également d’élargir ses horizons en matière de relations internationales, surtout après avoir assisté aux conférences de la professeure Alessandra Zanobetti, dont les cours sur les sanctions économiques ont enrichi sa compétence.
Parmi ses domaines d’intérêt, le droit commercial international se distingue particulièrement pour Samine. Elle perçoit ce domaine comme essentiel, étant donné l’importance des échanges commerciaux globaux. Travailler pour une entreprise avec une expertise en droit commercial international est pour elle un objectif clair, permettant d’assister efficacement les partenaires commerciaux dans un nouveau style.
L’Académie de La Haye ne se limite pas aux cours ; elle offre également l’opportunité de rencontrer des personnalités influentes dans le domaine du droit et de la diplomatie. Cette expérience a fait évoluer les aspirations de Samine, la poussant à envisager une carrière en tant qu’arbitre international.
Plongée au cœur de la diplomatie mondiale, Samine se prépare à une immersion unique avec les visites d’ambassades et d’organisations internationales, telles que celles de l’Ambassade du Pakistan, d’Argentine, de France , et de la Cour Pénale Internationale, enrichiront encore davantage son expérience. En plus de ces découvertes, Samine espère renforcer ses compétences en anglais, langue essentielle dans le domaine du droit international.
Pour l’avenir, Samine envisage de travailler d’abord en France comme juriste d’entreprise, puis de rentrer en Haïti pour passer l’examen du barreau et exercer comme avocate. Elle rêve également d’ouvrir son propre cabinet. De surcroît, cette opportunité à La Haye ne se limite pas à un enrichissement personnel ; elle est aussi un modèle d’inspiration pour son pays natal. Samine souhaite, à travers ses projets futurs, encourager les jeunes femmes haïtiennes à envisager des carrières dans des domaines encore largement dominés par les hommes, comme le droit, la diplomatie et la politique.
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