Culture

Notre génération, entre ressentis et faux semblants

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“Toc toc, qui par ici est amoureux ? Qui par ici a déjà avoué ses sentiments ? Qui par ici s’est déjà livré corps et âme dans une relation ? Quel homme par ici a déjà pleuré ? Qui par ici clame la fidélité ? Venez qu’on vous mette dans le lot des faibles en plein 2022”.

Les dés sont jetés, carte sur table il est aisé de dire qu’aujourd’hui autour de notre génération, dès que tu confies tes ressentis ou même dès que tu prononces la phrase “je t’aime”, tu es qualifié de faible. La tendance de nos jours porte à faire comprendre que l’ère des relations solides et sérieuses est sûrement révolue ; plus question de rester fidèle à une seule personne, il y a de la viande fraîche partout, il faut se régaler. Plus question de se focaliser sur une seule personne, il est hors de question de laisser gaspiller toutes ces saveurs au dehors… On peut bien sortir en amoureux, faire tout ce que font les couples amoureux pourtant on est juste ami, “se vire n ap vire”.

Pourquoi un homme ne peut pas aisément dire qu’il a mal quand c’est le cas ? “Attention monsieur, si vous faites ça, vous serez renvoyé de la classe des gentlemans. Un homme n’est jamais faible”. Devons-nous donc comprendre que cette génération nouvelle est essentiellement composée de robots ? Quel petit oiseau a déjà dit qu’un homme n’a pas le droit de pleurer ? “La société entière” ! Alors, chère société êtes-vous en train d’affirmer que les hommes n’ont pas de glandes lacrymales ?

TanDans

Du côté de la gente féminine, mesdemoiselles si vous vous faites courtiser, ne vous livrez pas trop rapidement, vous serez vues telles des filles faciles qui ne laissent rien crier gare. Et si vous êtes célibataires évitez de trop le répéter, vous serez dans le meilleur des cas considérées comme des proies faciles nonobstant le fait qu’ils penseront que vous êtes des désespérées. Étant donné que vous êtes seules, alors vous n’aurez vraiment pas raison de refuser.

Le climat émotionnel là dehors n’épargne point les cœurs tendres, tout le monde joue dur pour garder une certaine fierté maquillée afin d’être muté au rang des forts. À quel prix ? Pour être traité de caïd ? Pour inspirer le dernier niveau de respect ? Pour se venger d’une mauvaise expérience par le passé ? Pour montrer qu’on peut tout supporter, même l’insupportable ?

À en juger par de nombreuses observations, la science n’a plus besoin d’intervenir pour fabriquer des moteurs, le cœur même de cette génération pour la plupart constitue un moteur; d’ailleurs ils ont une manière propre à eux de le dire : “retire kè met motè”.

Est-ce à leur avantage ?

On ne saurait pas trop quoi répondre, sinon qu’au cours de la journée ils jouent les durs, pour finalement noyer leurs oreillers la nuit ; car tout compte fait la plupart d’entre eux font semblant. Un semblant qui pèse lourd sur leurs épaules, mais que personne ne leur a demandé de porter.

Ce n’est guère un péché d’être amoureux, et encore moins d’avouer ses sentiments, il faut juste savoir à qui et comment le faire. Pour le reste, laissez donc parler autrui qui ricane, à tous les coups le tour d’autrui est à venir. Et de là enfin autrui comprendra qu’il n’a jamais été question de faiblesse mais d’humanité et de ressentis. Et que même s’il s’agissait de faiblesse, il y a lieu de confirmer qu’un humain peut être faible. À vous de choisir votre camp !

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