Culture

“Madan papa”, on en parle ?!

Madan Papa

“Madan papa”, une fois lancé, si pour autant plusieurs croient que nous allons nous évertuer à décrire les qualités de maman, alors mille fois en avance recevez nos plates excuses car il n’en sera pas ainsi. “Madan papa”, décrit aujourd’hui le cas de certaines jeunes filles faisant la paire avec des hommes riches comme copains, qui auraient pu les porter dans leurs reins !

Non dans le but de choquer l’opinion publique, et même loin de nous l’envie de pointer d’un mauvais doigt les agissements d’autrui, mais plutôt animés par le souci de rapporter, il nous serait en aucun cas permis de laisser passer sous nos yeux le phénomène pullulant du “Madan papa” dans notre quotidien. C’est devenu la mode d’être un “Madan papa”.

L’attirail est poussé plus loin encore quand les lots concernés ou désireux d’y adhérer, content les raisons qui les poussent à l’adhésion à ce mode de vie ; celles-ci sont multiples. D’un côté, il y a ceux qui s’amusent seulement à médire ; en ce sens, ils disent que la plupart des filles qui le font trouvent intelligemment une étiquette à leur mal nécessaire. Non retranchés de la réalité, ils n’ont pas nécessairement tort car souvent ces dernières sont applaudies. Mais plus loin, ce même rang de juges non majoritairement désignés poussent le bouchon plus loin en désignant un autre lot. Se permettant de tout juger, ils pointent le doigt sur certaines filles qu’ils tendent de qualifier de “princesses non méritées”. Celles-là, disent-ils, se croient tout mériter et permis mais au prix d’aucun effort. Par ce groupe nous aurons droit au refrain majestueux : “bèl fanm pa soufri. Depi w pa gen kòb pa vin pale avè m. Depi pòch ou vid kanpe lwen” et pour se construire leur tour d’ivoire, quoi de mieux qu’un “papa””.

Qui serions-nous si l’on se contentait simplement de rapporter sans creuser ?

Écartant l’idée de jugeote, il fallait bien se rendre plus loin. “Avec moi il était assez respectueux, certes je savais que tôt ou tard il me demanderait quelque chose en retour, mais face à tout ce que je recevais je n’étais pas si dérangée”. (Une jeune femme de 24 ans). “Je sais qu’aux yeux de plus d’un je serai vue telle une moins que rien, mais avec une famille aussi démissionnaire que la mienne et un pays qui ne m’offre rien j’aurais bien aimé vous voir à ma place”, martèle une autre jeune femme de 26 ans ; et tant d’autres témoignages encore, pouvant être relayés convergeant dans la même direction “un manque considérable”, que ce soit du côté familial volontairement ou pas, puis faute d’un pays qui ne leur offre rien.

Et si nous analysons ces “papas”, qui sont-ils ?

Un homme riche ou aisé, fort souvent dépassant la soixantaine, non encore rassasié de viande fraîche, peut-être même aigri de voir jadis ses beaux jours jeunes le délaisser ; et qu’elles auraient pu appeler grand-père. Ils sont fort souvent comme ça les “papa”. D’autres diraient qu’ils éprouvent un certain regret de voir cette lancée du monde “eklere” d’aujourd’hui défiler sous leurs yeux sans en faire partie. Car si en 2022 monsieur à plus de soixante ans alors sans conteste il est un produit de l’antique monde !

Mais que cherche vraiment “papa” ?

Sûrement pas une “maman” en tout cas. Car bien souvent maman reste à la maison, est au travail ou en voyage pendant que “papa” fait des galipettes là dehors. “Papa” est prêt à dépenser des fortunes pour sa jeune copine, il l’entretient de toutes les manières possibles et parfois, la famille entière et lui procure de nouvelles toilettes. En échange, “papa” ne requiert que des gâteries de toutes sortes sur son gland dans l’intimité la plus virale. Sans oublier que mademoiselle devra aussi faire office de compagne des beaux jours, afin que “papa” fasse savoir qu’il a lui aussi sa part dans le gâteau du nouveau monde. Est-ce judicieux ? Si c’était la fille de “papa”, il se sentirait à l’aise sachant que sa fille mène cette vie avec l’un de ses semblables de sa génération ? Sûrement pas ! “Asasen pè san” comme on dit !

À prendre ou à laisser ?

Tout le monde en parle à voix haute ou pas, mais chacun semble ne pas vouloir vraiment s’y positionner. D’autres diront même qu’il n’y a rien d’anormal si les deux parties sont majeures et vaccinées, hypocrisie maquillée ou naïveté démesurée ? Plus loin d’autres disent que c’est du marchandage sexuel maquillé et légitimé, que font-ils pour dénoncer ? Mais pour l’heure à voir le mutisme en action dont est sujet le phénomène, il y a lieu de se demander que prône véritablement notre société ? Quand sommes-nous arrivés là ? Une jeunesse sur laquelle on devrait compter se voit tellement négligée et non enseignée se laisse aller à des modes de vie jusque-là inimaginables. Et pourquoi ce recours vers des hommes fortunés âgés pour répondre à leurs besoins de la part des jeunes filles ? Pourquoi ?

Un lot de raisons qui ne trouvent toujours pas leurs réponses, jusqu’à ce qu’on tourne les regards de l’autre côté de la plaque et qu’on se rende compte que les jeunes hommes aussi le font. Si vous pensiez qu’il n’y avait que les femmes dans ce cercle infernal, détrompez-vous, les hommes aussi s’y sont mis en force ! Restez branché “mari manman” monte en flèche !

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« Femme, l’avenir peut s’éveiller plus beau que le passé, tu es l’amour, la gloire et l’espérance. Aux enfants que tu guides, à l’homme consolé, à ta propre vie que tu mènes et dois chérir, élève ton cœur et calme la souffrance dans ton entourage si tu le désires bien. Comme un esprit des cieux sur la terre exilée, femme fais-toi savante, acceptée, belle, respectée, présente, invaincue et surtout libre. Le monde aura beau penser que tu es enclin à être la risée existentielle, fais en sorte que ce même monde vienne s’étendre à tes pieds, même après le 8 Mars ». Parce qu’elles existent et veulent se faire entendre, mesdemoiselles et messieurs, au nom de toutes les femmes, les Femmes de Belide Magazine vous invitent à une causerie sur les Droits des Femmes le 3 Avril 2022 à Barak (51, Rue Grégoire, Pétion-Ville) à compter de 10:00 AM. D’autres informations et détails vous seront communiqués au fur et à mesure.

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