Les médias sociaux et la vague des apparences

Au long des dernières décennies, l’humanité n’a pas cessé d’être gâtée, passant par l’essor de la mode, l’évolution des milieux sportifs, l’invention d’outils pour accélérer leurs pas… survint aussi : l’émergence des médias sociaux. Avec ceci, la donne a radicalement changé. L’humain s’est vu au cœur du monde avec toute cette facilité et n’a pas hésité une seconde à en profiter. Passant par l’évolution de ses interactions, à ses partages d’informations et à sa forme élargie de communication avec le monde qui l’entoure, il file à toute vitesse sans se retourner.

Il n’est pas sans savoir que les médias sociaux au haut de leur efficacité, ont offert de nouvelles possibilités de connectivité et d’expression, au monde. On peut pratiquement tout montrer et tout dire, et avec ça, dites-vous que certaines personnes ne s’en sont guère privées.

Avec les médias sociaux, il devient plus facile de communiquer en temps réel, que ce soit à travers : des photos, des vidéos, des appels et textos… et tout ceci est possible à l’instant T, sans retard ni d’énormes contraintes. Sans oublier qu’ils permettent aux individus de publier leurs photos, vidéos, pensées et leurs expériences en temps réel, créant ainsi une fenêtre sur leur monde personnel. Mais là n’est pas toute la question !

Depuis quelques temps nous observons une énorme vague d’affichage personnelle sur les réseaux, qu’on pourrait même assimiler à un culte de personnalité. Nous parlons là d’une catégorie de personnes qui, pendant que d’autres prenaient les médias sociaux tels qu’ils sont, elles-mêmes ont poussé la barre plus loin. De nombreuses personnes se vendent d’une manière qu’elle ne sont pas, une quête de l’apparence parfaite sur les médias sociaux fait rage et on s’en étonne de jour en jour. S’il y’a toute cette possibilité de collaboration et de connexion à travers les nouveaux outils sociaux, ils ont également engendré une vague des apparences qui influence profondément la manière dont les individus se perçoivent et sont perçus.

Si cette ouverture au public nous permet énormément de nous projeter à l’extérieur, cependant elle s’accompagne tout autant d’une pression croissante pour présenter une image idéalisée de soi. Les photos retouchées, les filtres et les mises en scène minutieusement élaborées sont devenus monnaie courante, certes c’est bien beau et émerveillant tout ça, mais dans bien des cas la réalité derrière crée une vision déformée de la réalité.

Cette tendance à la perfection virtuelle se manifeste dans la vie de tous les jours. Les individus passent de plus en plus de temps à peaufiner leur présence en ligne, cherchant à obtenir plus de “likes” et de “followers”. Sans le vouloir ou peut-être, les médias sociaux ont créé une société de comparaison constante, où les gens mesurent leur propre valeur en fonction du nombre de followers, de likes et de commentaires qu’ils reçoivent sous une publication. Un besoin constant de se montrer, de se faire valoir est éprouvé. Cette obsession de la quantité a souvent supplanté la qualité des interactions et des relations humaines authentiques.

Et malheureusement tout ceci n’est pas sans conséquences. Fort souvent, une augmentation des sentiments d’insécurité, d’anxiété et de dépression chez les utilisateurs de médias sociaux, en particulier chez les jeunes, est observée. Beaucoup d’entre nous, derrière notre écran, sommes en quête d’une beauté ou d’un succès que d’autres à travers les médias nous présentent alors que pour eux bien souvent, la pression pour atteindre ces normes de beauté et de succès véhiculées sur les réseaux sociaux peut être écrasante. Ils se comparent sans arrêt aux autres, et cette comparaison de nombreuses fois, ravage leur estime de soi et leur bien-être émotionnel.

L’une des plus inquiétantes conséquences de cette vague des apparences est la perte de l’authenticité. Une ère de faux-semblants est née, où l’accent est mis sur l’image plutôt que sur la réalité. Beaucoup d’utilisateurs se sentent souvent obligés de masquer leurs imperfections, et de cacher leurs difficultés car vue la voie qu’ils ont emprunté, il devient donc crucial de mettre en avant une version édulcorée de leur vie. Cette quête de l’authenticité perdue devient un défi majeur dans un monde où la perception de soi est fortement influencée par les réseaux sociaux.

De là, il ne faut pas retenir que les médias sociaux dupent la réalité. Ils offrent de nombreuses opportunités positives, notamment la possibilité de se connecter à travers le monde, de s’informer, de sensibiliser à des causes importantes et même de favoriser l’autonomie économique. C’est pour ainsi dire qu’ils ne sont pas intrinsèquement mauvais, l’enjeu réside dans la manière de les utiliser, à quelles fins et au prix de quoi ?!

La quête de perfection n’a jamais été une mauvaise chose, avec ceci, on arrive bien des fois à pousser nos limites, à nous surpasser et à nous découvrir avec chaque expérience, de nouvelles habilités. Mais si cette quête de perfection est feinte au lieu d’être réelle, cette dernière peut nous coûter notre équilibre émotionnel, notre estime de soi, notre tranquillité et même notre authenticité.

En fin de compte, les médias sociaux peuvent être une source de bonheur et de connexion, mais il est crucial de ne pas laisser les apparences dicter notre valeur propre et personnelle ainsi que notre perception de la réalité.

Angella Laurancya Cerisier

Rédactrice à Bèlide Magazine | Étudiante en Lettres et Langues étrangères à l’université de Poitiers-France | Auteure/Écrivaine (genre érotique) | Passionnée d’écriture, de peinture et d’art dramatique

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