Entre le 21 et le 25 novembre 2023, plus d’une cinquantaine de jeunes ont eu l’opportunité de participer à la deuxième édition de la “Semaine des Droits Humains”. À Delmas 75, dans le local Together, le staff de Learning Law Together a mis les bouchées doubles pour instruire ces jeunes et ainsi les préparer à affronter la dure réalité juridique du pays.
Jour 1 : Droit International Humanitaire
La première journée a démarré avec le PDG de Learning Law Together, Nidger F. Judson Paul, lui qui a fait une intervention autour du droit international humanitaire en Haïti. Cette branche du droit international est là pour réguler les conflits entre États, et du coup limiter l’emploi de la violence armée tout en protégeant ceux qui ne participent pas aux hostilités. Son exposé a éclairci certaines zones d’ombre sur la réalité du pays, car selon lui, du point de vue juridique Haïti n’est pas en situation de conflit armé non international (CANI), tout simplement car les autorités policières et l’armée n’ont jamais pris une position officielle contre les groupes de gang. Parler de régulation des conflits c’est être en mesure d’expliquer le pourquoi des guerres, mais aussi identifier clairement les combattants et les civils.
Pour décrire ce qui se passe actuellement sur le territoire haïtien, les experts parlent de “troubles de tensions internes”, ce qui revient à dire que certaines “règles” qui caractérisent les conflits armés ne sont pas respectés, d’où la difficulté d’une intervention étrangère. Nidger Paul a terminé pour dire qu’une solution haïtienne est nécessaire pour favoriser la résolution de cette crise. Les actions à poser étant, entre autres, de créer des mécanismes de surveillance, de promouvoir la culture de la paix et de coopérer avec les ONG internationales. Cette première journée de formation s’est conclue avec un atelier où les participants ont constitué quatre groupes afin de proposer des éléments de solution à la crise haïtienne, ceci en tant que membres des Ministères des Affaires Étrangères, du Tourisme de la Justice et enfin de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC).
Jour 2 : Les réseaux sociaux et le droit
Pour la deuxième journée, l’intervenant n’était autre que le PDG de Specian Digital, Etzer-Louis Charles. Autour du sujet “Comment construire un meilleur réseau en marketing digital en temps actuel : droit et devoir”, il a détaillé la nécessité d’avoir une marque personnelle (personal branding), ce qui fait référence à la façon dont une personne se présente et se promeut comme individu sur les réseaux sociaux. Ce qui doit être mis en avant sont la personnalité, les valeurs, les compétences et l’image. Par la suite, en rapport avec les corps de métier, un choix intelligent doit être fait concernant la plateforme numérique (Instagram, Facebook, X…) sur laquelle l’individu va créer sa marque personnelle. Une bonne optimisation des profils, l’utilisation de mots-clés et la création de contenus authentiques sont des manières efficaces de développer sa marque.
Pour terminer, Shaelda Joseph a attiré l’attention du public sur les droits et devoirs de chaque internaute. On peut citer le droit à la vie privée, à la confidentialité, à la securité, à la liberté d’expression et à la transparence. À noter que la liberté d’expression n’implique pas de tenir n’importe quel discours sur les réseaux. Des individus qui publient des commentaires racistes, qui partagent des contenus obscènes ou qui incitent à la violence peuvent voir leurs comptes être supprimés. Pour les devoirs, il y a notamment le respect les droits des autres, la promotion d’un environment respectueux et inclusif et surtout la vérification de l’exactitude des infos partagées. Pour conclure cette autre belle journée, les participants ont été appelé à créer une marque personnelle pour trois personnes de profession différente, il s’agissait d’une architecte, d’un juriste et d’un photographe.
Jour 3 : La PNH et le droit
Pour la journée suivante, l’ancien Inspecteur Général en chef de la Police Nationale d’Haïti, Mr Ralph Stanley Jean Brice, a eu comme sujet “Le rôle de la PNH face aux violations des Droits Humains”. Le staff de LLT n’aurait pas pu mieux choisir, car en peu de mots l’intervenant a défini toute police comme étant une organe ou une institution qui assure le maintien de l’ordre et la répression des infractions, avant de guider le public vers une meilleure compréhension des responsabilités de la PNH envers la population haïtienne. Instituée en auxiliare des pouvoirs publics, elle a pour mission de fournir en toute impartialité des services de hautes qualités dans le respect des droits humains et de la dignité de la personne. Les valeurs fondamentales de la PNH sont le service à la communauté, le respect de la loi, l’engagement au leadership, l’integrité des actes et des paroles, le respect de la population et l’amélioration continue de la qualité du travail.
Pour finir, il a donné des exemples clairs où la PNH peut faire usage de la force meurtrière. Soit pour se protéger ou protéger les autres d’une menace immédiate qui peut entrainer des blessures graves ou la mort, empêcher un crime qui met les personnes présentes en danger ou pour appréhender un criminel. Comme d’habitude, un atelier est venu clôturer la journée. Les groupes formés ont eu à répondre à ces questions : Comment peut-on remédier a la situation de crise judiciaire en Haiti ? Faut-il préférer les forces armées canadiennes face à la PNH ? Quel est le rôle de la PNH dans la gestion des troubles civils ou des situations d’urgence en Haïti ? En tant que DG de la PNH, comment vous allez réagir aux problèmes de criminalité organisée (gangs armés, bandits ) ou de trafic illicite (armes à feu) en Haïti ?
Jour 4 : Cinéma et débats
Pour la quatrième journée de formation, les participants ont visionné “Les grands débatteurs”, blockbuster historique porté par Denzel Washington, Nate Parker, Jurnee Smollett et Forest Whitaker. Ce film raconte l’histoire de plusieurs écoliers afroaméricains qui n’ont que leurs arguments pour faire bouger les choses, ceci en pleine période de ségrégation raciale. Après la pause dîner, Nidger Paul a intervenu sur les notions d’inclusion, de diversité et d’équité comme étant des valeurs à promouvoir en milieu scolaire, professionnel et artisitique. Cela permettra d’avoir des sociétés justes, ouvertes et égalitaires. Ensuite, il y a eu un atelier sur les thématiques abordées et un appel aux talents pour terminer la journée en beauté avec l’intervention de Schaelda Joseph.
Une clôture en grande pompe
Pour la journée de clôture, l’équipe de LLT a fait les choses en grand. D’abord en parlant de NTIC à l’ère moderne face aux violations des Droits Humains” avec les participants et l’humoriste Godard sur le sujet “L’Art et le Droit”. Ensuite en créant une atmosphère chaleureuse et conviviale par le biais d’une programmation cohérente et maitrisée. Durant les cinq jours de formation, les participants ont pu apprendre, s’amuser, manger et jouer ensemble, en plus de recevoir un certificat à la fin de la semaine.
C’est donc un pari gagnant pour les membres de Learning Law Together, la deuxième édition de la Semaine des Droits Humains à été une totale réussite. Samantha EDUME, Phrison Billy VILMOND, Clark Madsen FORTUNÉ, Schaelda JOSEPH, Kerline MASSILLON, Chrismann TOUSSAINT, Michail T. PIERRE PAUL, Jimmy-Heal CHARLOT, Nidger PAUL et tous les autres membres, partenaires, spoonsors peuvent être tous fiers, ils ont accompli quelque chose de fabuleux. Maintenant après les connaissances acquises, vivement que les nouveaux LLTiens aillent les transmettre aux autres afin qu’une majorité de personnes soient formées sur les notions de droits humains. En attendant, on espère avoir une troisième édition très bientôt.
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