“Je débuterai cet article en commençant par vous parler du « syndrome de Ghyuilhomnettuut »… voyez comment vous avez sauté le mot ? C’est exactement comme cela que certaines personnes ont sauté le vrai but du féminisme mais osent quand même prétendre au dit mouvement, sachez qu’on vous a percé à jour”. (Auteure)
Le mot “féminisme” fait lever les yeux au ciel à certains et hérisse les poils de beaucoup d’autres. Il suffit de prononcer ce terme pour provoquer des réactions aussi variées qu’infondées. Entre ceux qui l’associent à une haine des hommes, et ceux qui crient à la masculinisation des femmes, on pourrait croire que le féminisme est l’apocalypse personnifiée.
Un peu d’histoire
Le féminisme n’a pas surgi des pages de magazines de mode, et n’est pas né non plus hier sur Instagram ; ce n’était pas non plus une affiche saturée de hashtags. Non, il a une longue histoire portée par des femmes (et des hommes, surprise !) qui se sont battus pour plus qu’une simple cause de popularité. Commençons par Rosa Parks. Oui, celle-là même qui, en 1955, a refusé de céder sa place dans un bus à un homme blanc. « Non je ne vais pas me lever ! » Ce n’était pas juste un acte de défi racial, mais aussi un acte féministe. Être une femme noire, c’était vivre une double peine, et elle en a fait une bataille personnelle.
Puis, il y a Simone de Beauvoir, la philosophe qui a osé dire tout haut ce que tant de femmes ressentaient tout bas : “On ne naît pas femme, on le devient”. Elle a écrit ‘Le Deuxième Sexe‘ et a aidé à poser les bases théoriques de la lutte contre les oppressions patriarcales. Beauvoir a planté une graine : celle de l’égalité des sexes, pas pour que les femmes prennent le pouvoir sur les hommes (désolé pour ceux qui fantasmaient cette idée), mais pour que les deux puissent coexister sur un pied d’égalité. Elle ne cherchait nullement à transformer les femmes en répliques masculines ou à saper les fondations de la société. Elle luttait pour une égalité simple et universelle.
Simone de Beauvoir
Le vrai but du féminisme
Spoiler alert : le féminisme ne consiste pas à prendre le contrôle du monde et à écraser les hommes sous des talons aiguilles de 12 cm. Navré de décevoir ceux qui pensaient cela. Le but du féminisme, c’est de démanteler les systèmes de domination patriarcaux, qui enferment aussi bien les hommes que les femmes dans des rôles stéréotypés, tout en réclamant des droits égaux pour tous. C’est tout simplement revendiquer les mêmes droits, les mêmes opportunités, et la même considération, peu importe son genre. Mais bizarrement, certains préfèrent réécrire l’histoire. Ils inventent des “féministes” qui seraient uniquement là pour casser du sucre sur le dos des hommes.
Et si on parlait maintenant de certains hommes qui s’offusquent encore à l’idée qu’une femme puisse s’identifier comme féministe. Vous savez, ceux qui disent avec une petite moue moqueuse : “Oh, t’es féministe toi ?!” Comme si c’était une insulte. Comme si les femmes qui revendiquent l’égalité des sexes étaient soudainement devenues des ennemies de la société. Il y a même ceux qui se croient malins en lançant : “Le féminisme, c’est juste une excuse pour devenir des hommes”, parce qu’apparemment, défendre l’égalité des droits équivaut à perdre toute féminité et à embrasser le veston et la cravate. Comme si c’était la vie rêvée ?!
Non, messieurs, être féministe ne signifie pas renoncer à la féminité. Ce n’est pas une métamorphose vers le stéréotype masculin. Et, surprise ! Il existe des hommes féministes, qui ne se sentent ni menacés ni diminués par l’idée d’une société plus juste. Au contraire, ils reconnaissent que l’égalité bénéficie à tout le monde, y compris à eux. Mais bon, c’est sans doute plus facile de se cacher derrière des clichés que de remettre en question un système qui vous avantage.
La caricature des “Wanna Be Feminists”
Et puis, bien sûr, il y a les fameux “Wanna Be Feminists”, ceux qui voient dans le mouvement un simple phénomène de mode. Ah, ces beaux t-shirts “Feminist AF”, ces phrases bien léchées sur les réseaux sociaux… mais aucune idée de ce qu’implique vraiment le féminisme. Ces personnes qui se contentent de surfer sur la vague, mais sans se mouiller. Au fond, le féminisme pour eux, c’est un hashtag. Ça ne demande pas de réflexion profonde, ni d’engagement. Ce serait dommage de froisser la foule, après tout.
Le féminisme, ce n’est pas une tendance, c’est une lutte continue pour l’égalité et le respect. Cela demande d’écouter, d’apprendre et de comprendre les réalités complexes des inégalités de genre. Ce n’est pas juste une image à soigner pour les réseaux sociaux. Et pour ceux qui pensent que les féministes exagèrent, qu’ils jettent un œil sur la persistance des écarts salariaux, des violences de genre, ou encore sur la sous-représentation des femmes dans les sphères de pouvoir. C’est tout sauf un combat imaginaire.
Conclusion : réfléchissons un peu
Avant de tourner en dérision le féminisme, ou pire, de pointer du doigt celles qui y adhèrent comme si c’était une trahison ou un signe de masculinité galopante, il serait bon de se poser quelques questions. Est-ce qu’on sait vraiment ce qu’est le féminisme ? Est-ce qu’on le comprend au-delà des caricatures et des stéréotypes qui l’entourent ?
Le féminisme n’est pas un combat contre les hommes. Il s’agit de mettre fin à des structures de pouvoir qui oppressent autant les femmes que les hommes, bien qu’à des niveaux et de manière différente. Faites preuve de curiosité et d’empathie. Parce qu’au fond, il ne s’agit pas d’un combat entre les sexes, mais d’un combat contre l’injustice. Et si vous y réfléchissez bien, c’est un combat qui nous concerne tous.
Rédactrice à Bèlide Magazine | Étudiante en Lettres et Langues étrangères à l’université de Poitiers-France | Auteure/Écrivaine (genre érotique) | Passionnée d’écriture, de peinture et d’art dramatique
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