Santé

Le syndrome de Stockholm, une réaction encore mal comprise

“Vous êtes tous là à me dire que je dois porter plainte et le faire arrêter pour agression sexuelle et pourtant mes sentiments ne sont que bienveillance et gratitude envers lui. Quand je pense à la façon dont il a pris soin de moi pendant tous ces jours où je n’avais personne, je ne saurais être aussi ingrate en lui voulant la mort ou la prison”.

Normalement, quand une personne est victime d’une agression, la réaction classique et usuelle est la manifestation d’hostilité vis-à-vis de son agresseur. Cependant, il nous arrive souvent de rencontrer des victimes qui sanctifient leur bourreau. Une femme qui reconnait que c’est bien que son mari la frappe et trouve donc cela normal, une prostituée qui se complaît au fait que son patron la viole, un employé qui adore les injures et maltraitances de son patron, un enfant qui se satisfait des attouchements de son père. Les causes divergent mais honnêtement, aucune ne justifie les actions. Parmi les différentes explications que l’on pourrait attribuer à la glorification du bourreau par la victime, le syndrome de Stockholm tient une grande place.

Le syndrome de stockholm est un phénomène psychologique de défense, il s’agit d’un mécanisme d’adaptation mis en place par le cerveau pour survivre à une situation de stress extrême. Ce mécanisme d’adaptation est inconscient et de fait involontaire, l’individu développe de l’empathie et témoigne de l’attachement envers son agresseur sans être conscient de sa situation, ni le vouloir. Cette réaction émotionnelle se manifeste généralement chez une personne sans défense ou qui se voit comme telle, qui devient totalement fragilisée par la domination de l’agresseur.

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Souvent l’individu est exposé pendant une longue durée à cette situation éprouvante. Période au cours de laquelle son agresseur le transforme graduellement en un être soumis et dépendant, ayant pour seul recours et seul sauveur celui qui le maltraite. Se développe alors un courant affectif, quelquefois partagé, entre l’agresseur et la victime. Cette dernière qui au début était peut être hostile, parvient à collaborer avec son agresseur, à se soumettre et à identifier ses actions dans un cadre normatif, voire bienfaiteur.

Cette réaction de normalisation des violences subies par la victime est le résultat de troubles psychologiques instaurés par l’agression qui défait la victime de ses codes personnels, de ses repères et convictions. Souvent, même après l’agression, la victime ne parvient pas à voir son bourreau autrement. En effet, les symptômes du syndrome résistent et affectent l’individu. Pour parler de Stockholm, il faut que la victime développe de manière progressive de la compréhension, de la sympathie, de la confiance jusqu’à voir de l’amitié ou de l’amour face aux dires et aux gestes de l’agresseur. Il faut que cette gratitude se poursuive de manière à ce que la victime décrit la situation comme normale et ne se plaint pas, mais cherche de préférence à justifier son acte.

Cette réaction émotionnelle est à tort, mal jugée par les sociétés qui au final changent de (cible) En lieu et place de punir l’agresseur, on se rue sur la personne ayant subi le traumatisme et l’accable dans une situation où elle est la principale victime, en oubliant le bourreau et en le laissant ainsi perpétuer ses actions infâmes et destructrices. Une victime reste une victime peu importe la façon dont elle porte son traumatisme. Elle nécessite de l’assistance, de la rééducation et de la réintégration. Nos institutions sont bondées d’agresseurs qui utilisent milles stratégies de subversion pour continuer à évoluer dans leurs actions criminelles, il est de notre ressort de choisir notre position : le camp de l’agresseur ou celui de la victime, nos paroles et nos actions détermineront grandement notre rang.

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