Ce samedi 17 Août 2019, le menu des passionnés du théâtre s’est donc varié au Restaurant Yanvalou avec une association culturelle aux fournaux; celle-ci est dénommée CapArt. Ce groupe de jeunes majoritairement capois a livré leur 4ème texte théâtral titré BABOUKÈT dont la mise en scène a été faite par Schebna BAZILE.
Débuté à 19 heures, ces jeunes nous ont pris la main et nous ont mené dans le passé pour nous présenter des faits historiques dûment connus en Haïti précisément sous le règne de la dictature Duvaliérisme où la liberté d’expression était violée. Des scènes montées en français comme en créole, expriment l’idée que personne n’avait le droit de parler des points faibles du système gouvernemental en place, encore moins du Chef de l’État. Les risques de torture étaient flagrants et la peur pesait lourd. Surtout en sachant qu’il y avait des agents comme *Jeneral La* toujours à l’affût.
Cependant, un groupe de jeunes évoluant au sein de cette société a su se démarquer de cette base pour mener une lutte pour le libre échange critique au sein de la société. Ils étaient déterminés à défendre les droits fondamentaux des citoyens et surtout à lever la voix contre l’injustice. “Nou dwe leve lavwa kont tout moun ki pa vle n leve lavwa! Se pou Baboukèt la tonbe!” martelaient-ils.
Ils étaient une vingtaine de jeunes mobilisés pour cette présentation. Les trois ateliers de CapArt (chant, danse et théâtre) ont porté le spectacle avec une telle fougue, une telle passion que le public n’avait d’autre choix que de rester émerveillé. CapArt leur a démontré que le théâtre n’est pas uniquement un art mais un mode de vie qui doit nous élever, nous démarquer de l’anormal en posant des actions concrètes.
Un public ému et satisfait, des acteurs contents, une activité réussie. Toutefois, ces brillants artistes avouent qu’ils jouent dans le souci de collecter des fonds pour mettre sur pied un centre culturel au Cap-Haïtien. Schebna BAZILE, qui a écrit et mis en scène la pièce en question travaille aussi avec d’autres troupes, comme KonbitAy avec qui elle présente “Sòlda Twal” ce vendredi 23 Août 2019.
Baboukèt a été sur scène pendant environs deux heures. Et a pris fin sous le ton d’une hilarante idée de coup d’État. Le chant clou de la Révolution, montée par Christelle PIERRE est restée dans la tête et au fond des cœurs de chaque spectateur.
“BABOUKÈT O! Nou pa ka ret bwa kwaze, se zafè n, se pou n pale. Bouch nou pa p pran brid O!”
Ce mouvement est à encourager, car sur un parfait d’ordre idées, ces jeunes utilisent ce qu’ils ont (l’art) comme cheval de bataille. Parallèlement à tous les jeunes cerveaux qui quittent le pays, eux-mêmes, ils se disent déterminés à avancer “avec l’art, pour Ayiti”. Vle pa vle, Baboukèt la dwe tonbe.
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