Le 19 novembre, une date discrète mais essentielle, marque la journée internationale des Hommes (JIM). Instituée en 1999 par le professeur et historien de Trinidad-et-Tobago, Jerome Teelucksingh, cette journée ne cherche pas à être une réponse à la journée internationale des Femmes, mais une opportunité de réflexion profonde sur les défis spécifiques auxquels les hommes font face dans nos sociétés.
Un succès inattendu, un message puissant
Célébrée dans plus de 60 pays, cette journée s’impose peu à peu comme un rendez-vous mondial. Son objectif ? Remettre en question les stéréotypes masculins, non pas pour renforcer des privilèges, mais pour réinventer les relations entre hommes et femmes, dans un esprit d’égalité et de respect. L’idée peut surprendre dans des sociétés souvent marquées par des structures patriarcales. Mais loin des revendications machistes, cette journée propose de déconstruire les normes toxiques qui emprisonnent les hommes et nuisent à leur bien-être émotionnel et social.
Cependant, toutes les voix autour de cette journée ne partagent pas la même vision. Si certains y voient une plateforme pour réfléchir à une masculinité inclusive et respectueuse, d’autres en font un terrain de revendications rétrogrades ou réactionnaires. Heureusement, des penseurs comme Julien Gravelle, auteur de Nos renoncements : réflexion sur la masculinité et la violence, offrent une perspective éclairante. Gravelle plaide pour un changement radical des modèles masculins : « Il y a quelque chose à défaire dans la manière dont nous avons été éduqués depuis des siècles. Pour avancer, nous devons oser nous regarder en face et redéfinir ce que signifie être un homme ».
Le marketing et un monde égalitaire
Sans surprise, les entreprises ont flairé l’opportunité. Gillette, par exemple, a utilisé cette journée pour lancer des campagnes inspirantes, célébrant une masculinité plurielle et dénonçant les stéréotypes de genre. Qui aurait cru que des récits comme celui d’un jeune garçon transgenre apprenant à se raser auprès de son père deviendraient des symboles de cette révolution douce ? Mais au-delà des stratégies commerciales, une question profonde persiste : comment redéfinir la masculinité dans un monde qui évolue ?
Peut-être que l’avenir de cette célébration réside dans une journée de l’égalité des genres, unissant femmes et hommes autour de valeurs communes. Car traiter de la condition masculine sans intégrer celle des femmes serait une vision incomplète. Cependant, le chemin reste long. En 2024, alors que le 19 novembre est également dédié à la journée mondiale des toilettes, on réalise l’urgence de nombreuses causes humanitaires. Cela ne diminue pas pour autant la pertinence de cette réflexion sur la masculinité, mais souligne l’importance de travailler ensemble pour un monde plus égalitaire.
La journée internationale des Hommes n’est ni une revanche, ni un miroir inversé du 8 mars. C’est une invitation à repenser les rôles masculins avec audace, à célébrer une masculinité épanouie et respectueuse, et à bâtir un avenir où les genres cohabitent en harmonie. Car, au fond, être un homme aujourd’hui, c’est aussi apprendre à mieux être humain.
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