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Un zoom sur le football haïtien

Le sport national du pays n’est nul autre que le football. Faisons donc un retour dans le passé, pour un récapitulatif.

Notre premier match remonte au 25 mars 1925 contre les reggae boys de la Jamaïque, un match qui ne tournait pas en notre faveur parce qu’il s’est soldé sur un score de deux (2) buts à un (1) en notre défaveur. La sélection haïtienne de football prit part à sa première phase qualificative de coupe du monde en 1934, mais s’arrêta en route par une équipe cubaine beaucoup plus coriace.

On revient sur la scène pour le mondial 1954, qui est catastrophique, dernier d’un groupe ayant Mexique et Canada, on ne pouvait pas espérer mieux car c’était bel et bien les meilleures équipes de la zone. Le parcours de nos Grenadiers fut douloureux jusqu’en 1971, où nous avions eu une grosse performance dans la coupe de la concacaf. Les Haïtiens terminent invaincus de la compétition avec une médaille d’argent, derrière les Mexicains. Notre apogée suivit directement en 1973, lorsque la coupe de la Caraïbe pouvait offrir une place en coupe du monde au vainqueur, Emmanuel Sanon et les siens se qualifient pour la Coupe du Monde 1974 qui se fera en Allemagne de l’Ouest.

La sélection se trouvait dans un groupe extrêmement dur, l’Italie ayant un Dino Zoff qui connaissait 1143 minutes sans encaisser de buts, une invincibilité qui part en cendre avec un but d’Emmanuel Sanon pour ouvrir le score mais l’Italie pris le match en main et remporte la victoire, la Pologne qui fut sans pitié avec un 7-0, et l’Argentine qui gagnait 4-1 avec encore un but de Sanon. C’était là notre meilleure prouesse en coupe du monde, en 2007 on triomphait en coupe de la Concacaf contre la Trinidad, une deuxième depuis 1973, notre meilleur classement de la Fifa était à la 38e place en Janvier 2013. Le meilleur buteur de la sélection reste et demeure Emmanuel SANON avec un total de 37 buts, le plus capés est Bruny Pierre Richard avec 95 sélections.

Il n’est pas seulement question de Sélection Nationale ; composé de dix-huit équipes, le Championnat National d’Haïti a été créé en 1937 et a connu plusieurs formules au cours des années 2000 avec une saison en deux tournois de type ouverture et clôture, comme dans de nombreux championnats d’Amérique du Sud, le plus titré du championnat est le Racing Football club Haïtien avec 11 titres suivi du FICA et du Violette AC avec 7 chacun. Le meilleur buteur de l’histoire de la D1 haïtienne est Jean Robert Ménélas avec un total de 116 buts.

De nos jours, Il n’y a plus de football au niveau des clubs et presque pas d’activités sportives sur le territoire, seul la sélection joue des matchs pour le moment avec une pléiade de joueurs évoluant à l’étranger. Dans un pays où les infrastructures sportives sont pratiquement oubliées par les plus hautes instances. Le football haïtien va très mal depuis quelques années.

Un ancien sélectionné en période de rééducation après une Blessure grave nous fait part de son passage en D1. Cherenfant Woodensky Marlet, dit Babalito, est originaire de Fort-Liberté. Il débute en D3 avec le JSF de Fort-Liberté en 2009, puis prenant de la maturité dans son jeu formidable, il est transféré à l’AS Limonade en 2010. Après le séisme, FICA met sa main sur le jeune espoir haïtien, de 2011 à 2013. Il a aussi fait son passage au Tempête, puis est revenu au FICA.

Babalito a connu un retour énorme avec FICA en 2015 qui remporte la Clôture et aussi en 2016. Élu meilleur joueur du championnat durant ces deux années et étant meilleur buteur, en Ouverture en 2016, il était sur les nuages ; ce qui lui a permis de passer en république voisine, plus précisément au CIBAO FC, où il continue de briller ; il remporte deux titres durant deux années. Mais la malchance de tout joueur, une blessure inattendue ! Du coup, il est maintenant en période de rééducation et promet de revenir en 2023 pour donner le meilleur de lui-même.

Il s’est lancé à fond au foot en 2005 après la mort de sa mère, c’était pour lui un coup dur, mais avec le temps, il a fini par trouver force pour devenir le joueur qu’il est maintenant. Selon lui, le football haïtien aura beaucoup à faire pour se reprendre ; les opportunités sont toujours minimes, il en a même souffert en perdant un agent précieux à cause des refus qui s’imposent toujours aux joueurs haïtiens dans les différentes ambassades au pays. À noter que ce dernier avait une opportunité pour l’Europe. Babalito affirme que nous avons beaucoup de talent, qui méritent des encadrements pour préserver l’espoir pour le football haïtien. Avec nos problèmes socio-politiques et économiques, le football disparaît peu à peu, aucunes mesures ne sont prises pour faire face à ce climat.

Un dernier message pour les jeunes haïtiens passionnés du foot de nos jours ? “Malgré les difficultés qui se présentent devant vous, restez optimistes, soyez disciplinés et prenez à cœur ce chemin qu’est le football”.

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