Au cours d’une entrevue accordée au Times of Malta, un archevêque du Vatican, Charles Scicluna, lance ouvertement un appel pour remettre sur table la question du célibat pour les prêtres catholiques.
Charles Scicluna, archevêque de Malte, plaide pour un changement au sein du rite occidental de l’Église catholique. Bien que ses paroles puissent être considérés comme « hérétiques » par certains, il pense que « L’Église a perdu de grands prêtres car ils ont choisi le mariage ». Il ajoute aussi que beaucoup mènent une vie sentimentale secrète à cause des présents règlements.
« Il s’agit d’une réalité mondiale ; cela n’arrive pas seulement à Malte. Nous savons qu’il y a des prêtres dans le monde entier qui ont des enfants et je pense qu’il y en a aussi à Malte », a déclaré l’archevêque de 64 ans.
“If it were up to me, I would revise the requirement that priests have to be celibate,” Archbishop Charles Scicluna of Malta said. “Experience has shown me that this is something we need to seriously think about.”
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— Inquirer (@inquirerdotnet) January 8, 2024
Le secrétaire adjoint du Dicastère du Vatican pour la doctrine de la foi pense que l’Église devrait penser sérieusement à considérer les exemples fournis par le rite oriental et les Églises Orthodoxes.
Le Pape François, dont il est l’un des conseillers, s’est prononcé à plusieurs reprises sur le sujet, sans vraiment fermer la porte à la possibilité d’une révision de cette règle. « Le célibat n’est pas éternel, comme l’ordination des prêtres, mais une discipline », a-t-il déclaré.
Le célibat n’est pas expressément exigé par les Évangiles. En effet, pendant plusieurs siècles, on retrouvait des prêtres mariés au sein de l’Église. Ce n’est qu’au XIe siècle, avec la réforme Grégorienne, que l’interdiction de mariage pour les prêtres ne fût prononcée d’abord par Nicolas II en 1059, puis par Grégoire VII en 1074.
La question de la sexualité des prêtres représente le serpent de mer de l’Église catholique depuis des années. Au milieu des scandales, certains veulent en profiter pour apporter certains changements à des années de traditions et de règlements peut-être rattrapés par le temps.
« Il y a de la place pour le célibat dans l’Église, insiste l’archevêque, mais il faut prendre en considération le fait qu’il arrive parfois aux prêtres de tomber amoureux et d’être contraints de choisir entre ça et leur vocation. C’est probablement la première fois que je le déclare publiquement, et cela paraîtra hérétique aux yeux de certains… ».
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