Longtemps enveloppé d’un voile de mystère et d’histoires ancestrales, le “Maklouklou” suscite à la fois curiosité et appréhension dans de nombreuses cultures. Alors que les croyances populaires l’associent parfois à des malédictions ou à des forces surnaturelles, la science met en lumière des causes physiologiques bien établies. Dans ce texte, nous démêlons les mythes pour faire place aux réalités médicales, tout en tenant compte du contexte culturel qui nourrit l’imaginaire autour de cette affection.
Le “Maklouklou”, connu en médecine sous le nom d’hydrocèle, parfois évoqué dans certaines communautés sous des termes variés, est longtemps resté enveloppé de mystère et de croyances populaires. Pour beaucoup, il s’agit d’une enflure à caractère surnaturel, tantôt considérée comme une malédiction, tantôt comme la manifestation d’un esprit frappeur. On raconte que le “Maklouklou” peut surgir chez une personne marquée par le mauvais œil, voire punie pour un comportement jugé immérité. Les contes et rumeurs véhiculés autour de ce phénomène en font un objet de curiosité, mais aussi de crainte. Pourtant, l’observation médicale a progressivement démêlé la légende de la réalité. Ainsi, le “Maklouklou”, souvent assimilé à une pathologie mystérieuse, est en fait le nom local d’une affection bénigne appelée hydrocèle. La singularité de ce terme entretient une aura particulière,et il est indispensable de l’examiner sous l’angle de la science afin de séparer le mythe de la vérité.
L’hydrocèle désigne une accumulation de liquide dans l’enveloppe qui entoure le testicule, provoquant un gonflement notable du scrotum. Cette enflure est généralement indolore, bien qu’elle puisse occasionner une gêne ou un sentiment de lourdeur. La cause principale réside dans un dysfonctionnement ou une mauvaise fermeture du canal reliant l’abdomen à la bourse, phénomène plus fréquemment observé chez le nourrisson. Néanmoins, les adultes ne sont pas épargnés : des traumatismes, des infections ou des inflammations (telles que l’épididymite) peuvent aussi déclencher une hydrocèle. Dans bien des cas, une simple observation clinique associée à une échographie suffit à poser un diagnostic clair. Il importe de souligner que si l’hydrocèle est souvent bénigne, elle peut révéler une pathologie sous-jacente plus sérieuse, d’où la nécessité de consulter un professionnel de santé pour un suivi approprié.
L’hydrocèle en image
Les mythes qui entourent le “Maklouklou” demeurent persistants dans de nombreuses régions comme en Haïti, et des pays en Afrique. Certains interprètent cette enflure comme la conséquence d’un sort jeté par un individu mal intentionné, ou y voient la punition d’un acte illégitime aux yeux d’une entité supérieure. D’autres associent encore l’hydrocèle à un héritage héréditaire, malgré l’absence de preuve concluante dans la littérature médicale. Loin d’être un phénomène surnaturel, le “Maklouklou” répond à des causes physiologiques précises. En effet, l’amas de liquide résultant d’une inflammation ou d’un canal non refermé n’a rien de mystique. Il s’agit simplement d’un déséquilibre anatomique souvent corrigible. La persistance de ces croyances s’explique en partie par le manque d’information médicale accessible et par la force des traditions orales, qui tendent à faire perdurer un récit mêlant peur et fascination.
À cet effet, l’existence même du “Maklouklou” ne doit pas être reléguée au rang de superstition sans intérêt. Il demeure un symbole vivant de la manière dont les communautés locales appréhendent leur santé, leurs croyances et leur rapport à la médecine. À titre de conseil, lorsqu’un patient se plaint d’un “Maklouklou”, il est crucial d’aborder la question avec tact et empathie, en respectant les coutumes et les craintes qui l’entourent. Entre autres, il importe de diffuser des informations fiables sur l’hydrocèle, en expliquant les étapes du diagnostic et les possibilités de traitement, qu’il s’agisse de la simple observation, de la ponction ou de la chirurgie lorsque nécessaire. Ensemble, il est essentiel de démystifier la maladie tout en préservant la richesse culturelle qui l’entoure.
Rédacteur en chef de Bèlide Magazine | Fondateur et PDG de Learning Law Together (LLT) | Jeune Député au Parlement Jeunesse du Québec | Lauréat de la 6e édition du concours de plaidoirie sur les droits humains en Haïti organisé par le Bureau des Droits Humains en Haïti
Comment here