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La drogue du violeur : que sait-on ?

Drogue du violeur

Pour obtenir une relation sexuelle, certaines personnes sont prêtes à tout : mentir, forcer et parfois même droguer l’autre. Les astuces utilisées par ces prédateurs varient dépendamment du milieu, de la personne en question ou du moment mais la finalité reste la même et le nom ne change pas : Viol

Plusieurs catégories de drogues circulent sur le marché mondial avec des effets excitants, d’ivresse ou de chaleur, employées donc à des fins malhonnêtes comme la soumission, le vol, le viol. La plupart du temps, les femmes sont les principales victimes et les agresseurs sont des hommes. L’acide gammahydroxybutyrique : GHB, appelée aussi drogue du violeur est l’une des drogues les plus connues et les plus utilisées, notamment pour son effet amnésiant tout en gardant la victime éveillée.

GHB

Le GHB est en effet une molécule sédative utilisée dans le traitement de troubles de sommeil rares comme la narcolepsie. Vers les années 90, cette drogue est devenue très répandue dans les milieux festifs, servant d’appât pour des escrocs voulant violer des femmes. En mettant une quantité même minime de cette drogue dans un verre, la victime devient ivre et relaxée physiquement et mentalement, l’agresseur obtient donc avec facilité ce qu’elle veut, la femme n’étant plus lucide sous l’emprise de la drogue. Même si l’effet dépend souvent de la morphologie de la victime, de son âge et de la quantité consommée, la drogue du violeur donne presque toujours les résultats escomptés, surtout si elle est mélangée à l’alcool. Certaines fois, il arrive même qu’elle conduise la victime au coma, probablement quand la dose est trop forte.

En Haïti, la drogue du violeur est assez connue et est utilisée à des fins tout aussi malhonnêtes. En 2017, cette drogue a beaucoup fait parler d’elle et plusieurs femmes affirment avoir été victimes, dans les bars et les universités particulièrement. Fort souvent, il s’agit d’un agresseur voulant avoir une relation sexuelle avec une femme et qui obtient refus. Alors, il la surveille et au moindre écart il verse sa drogue pour attraper sa victime. Parfois, il peut même s’agir de quelqu’un que vous connaissez, celui qui vous achète votre sandwich ou votre bouteille d’eau, et qui en profite pour vous avoir de la pire des façons. Actuellement dans le pays, plusieurs personnes parlent d’une recrudescence de cette drogue sur le terrain. Des victimes qui, après s’être rendues dans un bar pour boire un verre, ont été violées sans se souvenir du déroulement des événements de la soirée.

Le GHB a des caractéristiques spécifiques qui le rendent idéal aux yeux des violeurs. Très accessible, c’est une drogue vendue sous sa forme liquide dans une petite fiole : transparente, inodore, sans saveur particulière. Elle peut donc être facilement portée en toute discrétion et vidée dans un moment d’inattention. Sous sa forme solide, c’est une poudre blanche qui se dissout rapidement quand elle est versée et, dans moins de 15 minutes la femme devient ce que le violeur veut qu’elle soit. La drogue du violeur garde la victime droguée consciente, même si elle n’a pas toute sa lucidité. Elle disparait dans le sang dans moins de 12h et généralement la victime n’a aucun souvenir de ce qui s’est passé.

© Nicolas Vallori/La Provence/MaxPPP
© Nicolas Vallori/La Provence/MaxPPP

Soyez attentives et vigilantes ! Quand vous sortez dans un bar, quand vous allez à une fête, entre amis ou toute seule, la prudence est de mise, que vous connaissez la personne à côté de vous ou pas. Ne laissez pas vos verres et/ou vos assiettes et vous déplacer pour revenir y consommer. Evitez de recevoir des verres des inconnus ou de boire dans les leurs, surtout s’ils ne sont pas servis sous vos yeux. Etant donné que la drogue du violeur n’a ni saveur, ni odeur ce liquide transparent ou cette poudre blanche, versé dans votre verre ou votre assiette à votre insu, peut vous faire perdre le contrôle et vous rendre plus vulnérable facilitant ainsi l’agresseur.

Faire boire de la drogue à une femme pour l’avoir dans son lit est du viol, parce que sous l’emprise de la drogue, elle ne peut pas donner son consentement pour avoir une relation sexuelle. Cela ne fait de vous ni un gentleman, ni un amoureux passionné comme beaucoup le prétendent, mais un violeur. Ce que vous considérez comme du plaisir sera par la suite un traumatisme que la femme aura à porter tout au long de sa vie. Un traumatisme qui meurtrit le corps et l’esprit, qui ronge, enrage et parfois qui tue. Un traumatisme que vous auriez pu éviter en considérant votre victime comme la personne qu’elle est: dotée de consentement, de raison et de sentiments qu’il faut toujours respecter. Songez-y !

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