Société

25 novembre : Journée Internationale contre les violences à l’égard des Femmes

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Depuis déjà 25 ans, nous célébrons la journée internationale contre les violences à l’égard des femmes, l’occasion pour les gouvernements et les organisations de la société civile dédiées à la cause, de mettre en relief les violences de toutes sortes dont sont victimes les femmes dans nos sociétés, et d’appeler au changement pour un monde où homme et femme peuvent coexister dans la paix et l’harmonie.

« Toutes les 10 minutes, une femme est tuée »

De toutes les violations de droits humains, la violence à l’égard des femmes et des filles reste l’une des plus répandues. Féminicide, mariage forcé, viol, harcèlement, mutilations génitales… aucun foyer n’est sûr pour une femme ou une fille dans ce monde marqué par la violence et le patriarcat. Aucune rue n’est trop peuplée pour un viol, aucune heure n’est certaine pour circuler en toute sérénité. Qu’il soit un cocon familial, un foyer conjugal, un milieu professionnel, la femme est constamment menacée, par et pour le simple fait qu’elle soit une femme.

Fragilisation des femmes lors des conflits armés

Ces violences perpétrées contre les femmes et les filles s’intensifient dans les contextes socio-politiques fragiles comme les périodes de crise, de guerre et de violence accrue comme les conflits armés. Le corps des femmes mis en avant comme butin de guerre, le viol collectif, la captivité, l’assassinat sont entre autres des formes de violence auxquelles font face femmes et filles dans ces circonstances. De plus, les femmes, malgré le fait qu’elles jouent un rôle clé dans la survie des familles lors de ces périodes, elles ne sont pas toujours présentes lors des négociations et leurs revendications ne sont pas prises en compte. Le cycle de la violence se perpétue donc sans ambage, soutenu par l’impunité, la corruption, le patriarcat.

En Haïti, les violences à l’égard des femmes et des filles s’enracinent dans un schéma culturel et sociétal complexe. La domesticité des enfants, source de diverses formes de violence, notamment les violences physiques et sexuelles, passe facilement sous le silence complice des familles et des autorités judiciaires. Tout comme dans le contexte migratoire, les déplacements forcés vers les sites d’hébergement rendent aujourd’hui les femmes plus vulnérables aux violences sexuelles et sexistes. Entre janvier et octobre, près de 4000 femmes rapportent avoir subi des violences sexuelles selon un rapport de l’ONU. Ces situations précaires fragilisent la santé des femmes et des filles, augmentant le risque d’attraper des maladies sexuellement transmissibles et des grossesses non désirées particulièrement chez les jeunes filles. Elles constituent en outre un frein à la liberté et à l’autonomisation des femmes qui sont de plus en plus en situation de vulnérabilité.

Faiblesse des institutions, les femmes en paient le prix.

S’ils ne ferment pas leurs portent à cause de l’insécurité, ils sont vandalisés par les bandits armés. Aujourd’hui, Port-au-Prince ne compte qu’un seul hôpital public fonctionnel, dépassé par les événements et peinant à répondre à la demande qui ne cesse d’accroitre. Des femmes enceintes meurent en accouchant, faute d’hôpitaux fonctionnels et de médecins disponibles, ces derniers ne pouvant se déplacer pour prodiguer des soins à cause de la terreur des gangs. Les cas de viols ne se comptent plus et l’accès aux services de base devient de plus en plus difficile.

C’est dans un contexte sombre et alarmant que nous célébrons aujourd’hui la journée internationale contre les violences à l’égard des femmes. De Palestine à l’Ukraine, de la Gaza en Haïti, les femmes et les filles crient, pleurent et meurent. Elles appellent à la paix, à la sécurité à l’égalité mais surtout à la liberté. Elles réclament la justice, dénoncent les discriminations et aspirent au bonheur.

En attendant que la liberté luise sur le visage de nos mères, sœurs, tantes et filles.

En attendant qu’elles puissent circuler librement sans crainte d’être violées ou harcelées.

En attendant de véritables lois et de politiques publiques en faveur des femmes en Haïti.

En attendant aussi leur application dans nos communautés.

En attendant qu’elles puissent jouir de leurs droits simplement en tant qu’humain.

Courage ! Avançons ! Résistons !

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